La manifestation marseillaise, le 28 avril 2016. | BERTRAND LANGLOIS / AFP

La quatrième journée de mobilisation contre la loi travail, à l’appel de sept syndicats – CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF, UNL et FIDL – se déroule jeudi 28 avril dans un climat tendu. Les manifestants réclament le retrait du texte, dit « loi El Khomri » du nom de la ministre du travail, qu’ils jugent trop favorable aux employeurs, et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.

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A Paris, le cortège parti à 14 heures de Denfert-Rochereau se dirige vers Nation dans une ambiance hostile aux forces de l’ordre. Des incidents ont par ailleurs éclaté dans la matinée dans plusieurs villes, notamment près de Paris et au Havre, à Lyon, Rennes et Nantes.

Des accès à la ville du Havre bloqués par plusieurs centaines de manifestants

En prélude à la manifestation contre le projet de loi travail, plusieurs centaines de syndicalistes, notamment des dockers, ont bloqué les accès à la ville du Havre jeudi 28 avril, dans la matinée. Ces blocages concernent notamment les quatre principaux ronds-points d’accès à la zone portuaire ainsi que le tunnel Jenner qui permet de relier ville haute et ville basse.

La préfecture de Seine-Maritime a également fait état de blocages dans les accès aux autoroutes A131, en direction de Rouen, et A29, en direction de Caen via le pont de Normandie. Selon la police, les syndicats avaient prévu de lever les barrages à l’heure du début de la manifestation, en milieu de matinée, qui doit relier la chambre de commerce et d’industrie à l’Hôtel de ville.

Du côté d’Amiens, la zone industrielle Nord de la ville est également bloquée. Selon le Courrier picard, des manifestants s’y sont installés dès 4 heures ce matin, et les camions ne peuvent pas passer.

En banlieue parisienne, entre 60 et 100 jeunes, qualifiés d’« anarchistes » par la police, s’étaient regroupés le matin à Gennevilliers pour tenter de bloquer le plus important port fluvial de la région parisienne. Ils ont incendié des pneus, avant de prendre le métro en direction de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), pour essayer cette fois de bloquer le dépôt de bus, selon la police. C’est là qu’ont éclaté les échauffourées qui ont débouché sur deux gardes à vue, une pour violences et l’autre pour port d’un couteau, selon une source policière. Un membre des forces de l’ordre a été légèrement blessé.

Une poignée de lycées bloqués

Les préfectures font état d’une poignée de lycées bloqués, totalement ou partiellement, à travers le pays : cinq à Nantes, cinq dans l’académie d’Aix-Marseille, cinq à Lyon, et un à Strasbourg, où des blocages d’établissement étaient prévus à la mi-journée pour « inciter » les jeunes à se joindre à la manifestation, selon Colin Jude, porte-parole de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) dans ce département.

Plusieurs zones sont encore en vacances scolaires : Paris, Toulouse et Montpellier. Les lycées y sont fermés et les universités sont en période de vacances (pour les révisions) ou d’examens.

Après deux mois de contestation et trois journées de mobilisation, celle de jeudi apparaît comme un test pour mesurer la détermination des opposants au projet de loi. Cette journée sera suivie d’un 1er mai également focalisé sur le projet de loi, avant une nouvelle journée d’action prévue le 3 mai, date du début du débat parlementaire qui va durer plusieurs semaines.