Ronaldo et Zidane avant le match France-Brésil de la Coupe du monde 2006. | ROBERTO SCHMIDT / AFP

Au Brésil, la cote de popularité de Zinédine Zidane dépasserait-elle celle de la star nationale de football, Neymar ? C’est du moins ce que laisse à penser une étude réalisée par l’Institut brésilien de géographie et statistique (IBGS), rendue publique mercredi 27 avril, qui permet de recenser les noms à la mode au pays carioca.

Ainsi, s’il apparaît que Maria, José, Ana, Joao, Antonio, Francisco ou Carlos sont les prénoms les plus donnés, le football exerce – sans surprise – une forte influence au pays du ballon rond. Dans le top 10 des homonymes de footballeurs, on recense 270 324 Ronaldo, 59 881 Romario, 14 391 Riquelme, 5 570 Rivelino et… 827 Zidane.

Institut brésilien de géographie et statistique (IBGS)

A croire, donc, que les Brésiliens ont aujourd’hui pardonné au bourreau de la Seleçao, qui la traumatisa par deux fois avec un doublé en finale de la Coupe du monde 1998 (3-0), puis son inoubliable récital lors du quart de finale du Mondial 2006 (1-0). Une présence encore plus surprenante quand on sait que le nombre d’homonymes du célèbre numéro 10 des Bleus devance largement celui de l’actuelle pépite auriverde Neymar, qui n’en compterait que 454… Une incongruité qu’il faut toutefois nuancer puisque l’étude est fondée sur le recensement de 2010 : la carrière de Neymar n’en était alors qu’à ses prémices.

Seulement 76 naissances au nom de Messi

Parmi les footballeurs étrangers, l’actuel entraîneur du Real Madrid semble bien l’un des plus appréciés dans le plus grand pays d’Amérique du Sud : à titre de comparaison, le nom de Messi ne revient, lui, que 76 fois. Moins qu’un autre célèbre numéro 10 français : il y aurait en effet dans tout le pays 127 personnes prénommées Platini. En revanche, aucune trace de Ribéry, Benzema ou Valbuena…

Le coordinateur du projet « Noms du Brésil », Carlos Lessa, confirme que les célébrités, en particulier sportives, influencent les choix des familles brésiliennes, mais que ce lien de cause à effet n’est pas toujours évident. « Nous n’avons pas la certitude absolue d’un tel phénomène, mais il y a des indices. Par exemple, Romario a connu une croissance dans les années 1990, mais après c’est retombé, ce qui nous fait croire que c’était à cause de la Coupe du monde, au moment où le joueur était très populaire, mais cela reste une supposition », nuance-t-il.

Zidane ★ Entre humain et divin - France Brésil 2006 ★
Durée : 05:03

Parmi les sportifs, le nom de Romario a explosé dans les années 1980, où il a connu une augmentation de 402 %, puis de 278 % au cours des années 1990. Celui d’Ayrton a été très populaire pendant la décennie 1990, avec une croissance de 269 %. Zico, lui, a connu son apogée au cours des années 1980, avec 300 personnes prénommées ainsi. Quant à Pelé, populaire dans les années 1960, 1970 et 1980, il est aujourd’hui retombé à 112 occurrences.

Parmi les 827 Brésiliens prénommés Zidane, il en est un qui rend à lui seul un quadruple hommage aux Bleus. Son nom ? « Zinedine Yazid Zidane Thierry Henry Barthez Eric Felipe Silva Santos », comme l’atteste son état civil. Habitant de la banlieue de Maceio, la capitale du petit Etat pauvre d’Alagoas (nord-est), son père se revendique comme un inconditionnel de la France, et donc des Bleus. Celui-ci avait expliqué que le nom de son plus jeune fils, aujourd’hui âgé de 9 ans, rendait hommage à trois joueurs français de 2006 : Zinédine Zidane, Thierry Henry et Fabien Barthez, le prénom Eric étant une référence à Eric Cantona. Au pays du football, l’amour du jeu est plus fort que tout chauvinisme.