Le retour de Riek Machar à Juba est encore repoussé. | GORAN TOMASEVIC / REUTERS

Son retour est censé apporter la paix au Soudan du Sud, mais Riek Machar n’atterrira pas à Juba samedi 23 avril. « Il n’y aura pas de retour aujourd’hui », a confirmé le ministre de l’information soudanais du Sud à propos du chef rebelle, qui doit prendre à Juba ses fonctions de vice-président pour former un gouvernement de transition. Ce samedi étant la date limite fixée par la communauté internationale pour son retour dans la capitale de l’Etat le plus jeune — et désormais l’un des plus abîmés — de la planète.

Les négociations entre le gouvernement de Salva Kiir et les rebelles achoppent sur le nombre d’armes emmenées par la garde rapprochée de Riek Machar. A Gambela, dans l’ouest de l’Ethiopie, les hommes du chef de la rébellion disent être prêts à décoller, mais avoir besoin d’y être autorisés. Ils soutiennent par ailleurs que leurs armes ont déjà été vérifiées par les autorités éthiopiennes et qu’elles pourraient être à nouveau vérifiées à leur arrivée à Juba, alors que le gouvernement exige leur vérification par des observateurs internationaux.

Un retour sans cesse repoussé

Selon un journaliste de l’Agence France-Presse à l’aéroport de Gambela, les troupes rebelles sont de plus en plus frustrées de voir leur transfert vers Juba sans cesse reporté. Initialement, le retour de M. Machar était prévu lundi, mais il a ensuite été repoussé à plusieurs reprises.

Les deux camps se sont mis d’accord vendredi sur le fait que les rebelles pourraient rentrer avec cent quatre-vingt-quinze soldats et collaborateurs, qui apporteront vingt mitrailleuses et vingt lance-roquettes. Mais le gouvernement du président Salva Kiir a fait savoir qu’il vérifierait au départ de l’appareil que les clauses de l’accord sont respectées. De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a exhorté vendredi Riek Machar à rentrer à Juba « sans délai », tandis que les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Norvège, qui surveillent le processus de paix, ont réclamé son retour d’ici à samedi.

La guerre civile qui a éclaté en décembre 2013 au Soudan du Sud a fait des dizaines de milliers de morts (le bilan exact est inconnu) et plus de 2,3 millions de déplacés.