Epreuves du baccalauréat au Lycée Pasteur de Strasbourg, le 17 juin 2013. | AFP/ Fréderick Florin

Voici un guide pratique de l'épreuve écrite de français (épreuves anticipées de 1re) au bac L,S, ES et STMG, extrait du hors-série 2016 « Réviser son bac avec Le Monde - Français 1re ». Vous y trouverez de précieux conseils pour la dissertation, le commentaire de texte, l'écrit d'invention et la question liminaire.

LA DISSERTATION

I. Lire le corpus de textes

Les textes proposés vous fourniront un certain nombre de pistes de réflexion, d'arguments et d'exemples que vous pourrez réutiliser dans votre dissertation.

II. Analyser le sujet

• Abordez le sujet sans idée préconçue. Posez-vous vraiment la question formulée par le sujet. S'il s'agit d'une citation, mobilisez vos connaissances sur son auteur, l'oeuvre dont elle est issue, etc. • Arrêtez-vous sur chaque terme du sujet et demandez- vous ce qu'il implique. Soyez attentif aux expressions employées : « dans quelle mesure… » « peut-on vraiment dire ». Interrogez-vous : s'agit-il de réfuter une thèse ? de la discuter ? de la soutenir ? • Dès la lecture du sujet, notez au brouillon les idées qui vous viennent immédiatement à l'esprit : vous en écarterez sûrement certaines, mais cela vous permettra de solliciter rapidement vos ressources.

III. Construire le plan

• On distingue principalement trois types de plan : – le plan dialectique confronte différentes thèses, avant de donner un avis personnel 4 sujets du type « Pensez-vous que...? » « Dans quelle mesure peut-on dire que...? », etc. ; – le plan thématique organise un raisonnement à l'appui d'une thèse, tentant d'en dégager tous les aspects de façon cohérente 4 questions du type « Qu'est-ce que... une oeuvre engagée... un dénouement réussi... ? ou « Montrez que… » ; – le plan comparatif met en parallèle deux thèmes ou deux concepts tout au long du devoir et s'achève sur une synthèse qui peut, selon le cas, mettre en évidence les ressemblances, les différences ou proposer un dépassement. • Le plan doit être construit selon une progression logique : suivez un fil conducteur qui vous mène à une conclusion. Le plan achevé, toutes vos idées doivent y avoir trouvé leur place.

IV. Rédiger l'introduction

• Procédez en trois étapes : amenez le sujet, dégagez la problématique, annoncez le plan. • Le sujet : vous devez le resituer dans son contexte (histoire littéraire, évolution d'un genre, événements historiques, etc.) en montrant qu'il a un intérêt, qu'il ne sort pas de nulle part. Les phrases trop vagues et générales (du type « de tous temps, les hommes… ») sont à proscrire. Ensuite, citez la phrase du sujet : s'il s'agit d'une citation un peu longue, vous pouvez la tronquer en conservant les mots essentiels. • Dégager la problématique revient à montrer en quoi la question posée par le sujet donne matière à réfléchir. Cette étape doit vous permettre d'indiquer dans quel sens va progresser votre argumentation. Le plus souvent, on peut formuler la problématique sous forme d'une ou plusieurs questions. • Enfin, vous devez annoncer votre plan, en mettant l'accent sur les articulations logiques entre les parties.

V. Rédiger le développement

• L'organisation générale du développement doit montrer que votre dissertation est cohérente et progresse : chaque partie ou sous-partie doit s'achever sur une transition qui récapitule ce qui vient d'être dit et fait le lien avec la partie suivante. • Il est important d'illustrer chaque idée par des exemples tirés de votre expérience de lecteur et d'élève. Un exemple doit être concis et présenté uniquement en fonction de l'idée qu'il sert. Si vous choisissez d'introduire des citations (tirées, par exemple, du corpus proposé), veillez à bien leur attribuer un auteur, à les mettre entre guillemets, à les retranscrire à la lettre et à signaler par des crochets ([…]) tout passage supprimé. • Pensez à soigner la présentation en aérant votre devoir par des sauts de lignes.

VI. Rédiger la conclusion • La conclusion est peut-être la dernière étape de la dissertation, mais ce n'est pas la moins importante. C'est sur cette note finale que le correcteur restera. Il est conseillé de rédiger au brouillon la conclusion, avant même de commencer le développement. Vous saurez ainsi dès le départ où vous souhaitez aboutir. • La conclusion a une double fonction : d'une part récapituler le chemin parcouru en mettant l'accent sur ce que vous avez démontré ou sur l'opinion personnelle que vous avez développée ; d'autre part, élargir le sujet, par exemple en évoquant une autre oeuvre du même auteur, un courant littéraire qui s'est opposé par la suite à celui dont vous avez parlé.

LE COMMENTAIRE DE TEXTE

I. Lire le corpus de textes

• Bien que le commentaire ne porte généralement pas sur la totalité des textes du corpus, vous pourrez vous appuyer sur ces documents pour comprendre le sens du texte à commenter, sa place dans l'histoire littéraire, ses enjeux, etc.

II. Dégager des axes de lecture • Lisez d'abord le texte plusieurs fois, sans vous laisser décourager si vous avez du mal à le cerner : appuyez-vous sur les connaissances que vous avez de l'auteur, du genre, de l'époque à laquelle il a été écrit. N'hésitez pas annoter le texte au cours de la lecture. Notez au brouillon vos premières impressions, quitte à les retravailler ensuite et à en éliminer certaines. • Puis, analysez le texte plus en détail. Vous pouvez commencer par faire une étude linéaire qui aboutira à une série de remarques que vous regrouperez ensuite selon les axes de lecture choisis. Ils doivent rendre compte des caractéristiques du texte : selon le cas, vous pourrez en exprimer l'originalité (par rapport aux conventions d'une époque, par exemple), dégager une conjugaison ou une opposition de thèmes, montrer en quoi un premier niveau de lecture est supplanté par un second, moins évident mais plus profond, etc. • Ces axes seront les différentes parties de votre plan. Deux écueils principaux sont à éviter : – ne pas tomber dans la paraphrase du texte (« d'abord l'auteur parle de… ensuite il parle de… ») ; – ne pas non plus séparer le fond de la forme.

III. Rédiger l'introduction

L'introduction d'un commentaire procède en trois étapes : – présenter le texte et son auteur (titre de l'ouvrage, situation dans l'histoire littéraire, situation de l'extrait au sein de l'ouvrage, forme, etc.) ; – exposer votre approche du texte ; – annoncer votre plan (deux ou trois axes de lecture, articulés entre eux).

IV. Citer le texte

• Chacune de vos remarques doit s'appuyer sur le texte. Lorsque vous faites une citation, veillez à la retranscrire à la lettre et à signaler par des crochets ([…]) tout passage supprimé. • Attention, une citation ne remplace pas une remarque sur le texte, mais vient soutenir votre interprétation. En d'autres termes, citer ne vous dispense pas d'analyser. • Enfin, utilisez des expressions variées pour introduire vos citations : l'auteur « souligne », « évoque », « dépeint », « tourne en dérision », « met en évidence », « met en valeur », etc. V. Rédiger la conclusion La conclusion a une double fonction : dresser le bilan de votre lecture et faire une ouverture, par exemple en effectuant un rapprochement avec un autre texte du même auteur, ou avec un autre auteur de la même période.

L'ÉCRIT D'INVENTION

I. Lire le corpus de textes L'écrit d'invention n'est pas un exercice de pure imagination : vous devez vous appuyer fortement sur les textes du corpus, en comprendre les caractéristiques, les lire à la lumière des genres littéraires et des objets d'étude au programme.

II. Respecter les contraintes du sujet

• Vous pourrez être invité à rédiger un article (éditorial, article polémique, article critique – éloge ou blâme, etc.), une lettre (réponse à une lettre présentée dans le corpus, courrier des lecteurs, lettre ouverte, lettre fictive d'un personnage tiré d'un texte, etc.), un monologue délibératif, un dialogue théâtral, un essai, un récit didactique (fable, apologue, etc.), une réécriture (parodie, pastiche), etc. • Votre devoir devra donc respecter un certain nombre de contraintes liées à la forme et au genre littéraire. Avant de rédiger, récapitulez ce que vous en savez : procédés d'écriture utilisés, registre (comique, tragique, polémique, etc.), point de vue du narrateur, mise en forme (une lettre ou un texte de théâtre, par exemple, ont des caractéristiques très spécifiques), etc.

III. Soigner l'expression

• Selon le sujet, vous pourrez être amené à vous exprimer de différentes manières : la rédaction d'un blâme, par exemple, impose souvent d'employer un vocabulaire péjoratif ; un discours enflammé recourt à des phrases exclamatives ; une description s'appuie sur de nombreux adjectifs ; une argumentation est structurée par des connecteurs, etc. • Dans tous les cas de figure, veillez à employer un vocabulaire riche et varié, traquez les répétitions maladroites et relisez-vous attentivement.

LA QUESTION LIMINAIRE

I. Comprendre la question

• La (ou les) question(s) liminaire(s) s'appuie(nt) directement sur le corpus de textes, en vous invitant selon le cas : – à situer les documents dans leur contexte (mise en relation avec un mouvement littéraire) ; – à dégager un thème commun à plusieurs documents ; – à comparer les différents genres et registres ; – à confronter les textes pour montrer à la fois leurs points communs et leurs spécificités. • Ces textes ont toujours un rapport avec les genres littéraires et les objets d'étude au programme : vous devez donc mobiliser les connaissances acquises au cours de l'année.

II. Rédiger et organiser la réponse

• Votre réponse doit se présenter sous la forme d'un texte construit et correctement rédigé : les notes et les abréviations sont à proscrire. • Bien que la question posée nécessite de vous appuyer sur les textes, prenez garde à ne pas transformer votre réponse en un catalogue de citations qui n'apporte aucun élément d'analyse. Toute citation doit en effet venir à l'appui d'une interprétation. • Enfin, votre réponse doit être organisée : quel que soit le type de rapprochement que vous avez à faire, il faut dégager des points communs ou des différences, en ne perdant pas de vue la spécificité de chaque document.

TEXTE OFFICIEL concernant l'épreuve écrite de français

Durée : 4 heures / Coefficients : 3 en série L ; 2 en séries ES et S et 2 en séries technologiques (hors STAV).

Les épreuves anticipées de français évaluent grâce à un sujet unique les objets d'étude communs à l'ensemble des séries et, pour la série L, ceux de français et de littérature. Elles permettent de vérifier les compétences acquises en français tout au long de la scolarité et portent sur les contenus du programme de la classe de première. Elles évaluent les compétences et connaissances suivantes :

- maîtrise de la langue et de l'expression ;

- aptitude à lire, à analyser et à interpréter des textes ;

- aptitude à tisser des liens entre différents textes pour dégager une problématique ;

- aptitude à mobiliser une culture littéraire fondée sur les travaux conduits en cours de français, sur des lectures et une expérience personnelles ;

- aptitude à construire un jugement argumenté et à prendre en compte d'autres points de vue que le sien ;

- exercice raisonné de la faculté d'invention.

Les sujets prennent appui sur un ensemble de textes (corpus), pouvant comprendre un document iconographique aidant à sa compréhension. Ce corpus peut également consister en une oeuvre intégrale brève ou un extrait long et doit s'inscrire dans le cadre d'un ou de plusieurs objets d'étude du programme de première, imposés dans la série du candidat. Accompagné, ou non, de questions, le sujet offre le choix entre trois types de travaux d'écriture, liés à la totalité ou à une partie des textes étudiés : un commentaire, une dissertation ou une écriture d'invention. Cette production écrite est notée au moins sur 16 points pour les séries générales et sur 14 points pour les séries technologiques quand elle est précédée de questions, sur 20 dans toutes les séries quand il n'y a pas de questions.

LE CORPUS DE TEXTES

Quel que soit le sujet que vous décidez de traiter, vous disposez d'un corpus de textes qui ont nécessairement un lien entre eux : vous devez donc vous demander ce qui les rapproche (problématique, thèmes évoqués, genre, registre, etc.) et ce qui les distingue. Lisez-les très attentivement et n'oubliez pas d'étudier soigneusement le paratexte (nom de l'auteur, titre, date, introduction éventuelle, etc.).

Le hors-série 2016 « Réviser son bac avec Le Monde - Français 1re» propose, outre des fiches de cours et des sujets analysés et commentés, une sélection d'articles du Monde permettant d’étoffer vos connaissances. Il est disponible en librairie et en kiosque, ainsi que sur la boutique en ligne du Monde. Les hors-séries « Réviser son bac avec Le Monde » sont proposés dans huit matières au total.