Un juge brésilien a décidé de bloquer l’application WhatsApp pendant soixante-douze heures. | DADO RUVIC / REUTERS

Le juge brésilien Marcel Montalvao a ordonné lundi 2 mai aux opérateurs de téléphonie fixe du pays de bloquer la messagerie WhatsApp pour soixante-douze heures, pour rétention d’informations dans le cadre d’une enquête. Le blocage a débuté à 14 heures (17 heures à Paris).

Le tribunal du Sergipe, dans le nord-est du Brésil, a accepté un recours déposé par la police fédérale et soutenu par le parquet, qui demandait de lever le secret sur les messages liés à une enquête sur un trafic de drogue.

Dans un communiqué, le tribunal a justifié sa décision par le fait que Facebook, qui est propriétaire de l’application, n’a pas fourni d’informations sur une bande locale de trafiquants.

Un précédent en décembre

Les cinq opérateurs – TIM, Oi, Vivo, Claro et Nextel – ont fait savoir qu’ils respecteraient l’ordre judiciaire, car, selon la presse brésilienne, ils sont passibles d’une amende de 500 000 reais (127 000 euros) par jour s’ils n’obéissent pas. WhatsApp ne s’est pas encore prononcé et Facebook a déclaré qu’il ne ferait pas de commentaires lundi.

Le même juge avait décrété en mars la détention préventive de l’Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l’Amérique latine. Celui-ci avait été arrêté et interrogé le 1er mars à Sao Paulo pour avoir refusé à plusieurs reprises de collaborer à une enquête sur une bande de trafiquants du Sergipe qui communiquaient par WhatsApp. M. Dzodan avait été relâché le lendemain, un autre juge du Sergipe ayant estimé la mesure « extrême ».

L’application avait déjà été bloquée en décembre pendant douze heures, pour ces mêmes raisons de rétention d’informations. Le blocage, qui avait révolté des millions d’utilisateurs, avait été annulé par une cour d’appel.