Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat, sur LCP. | LCP capture d'écran

Le transfèrement de Salah Abdeslam est « une bonne chose. Il faut qu’il soit jugé pour ses crimes en France », a réagi, mercredi 27 avril, Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains au Sénat, alors que le principal suspect des attentats du 13 novembre a été remis par la Belgique à la justice française.

Invité de l’émission « Questions d’info » sur LCP, en partenariat avec Le Monde, France Info et l’AFP, M. Retailleau a expliqué ne pas regretter que la déchéance de la nationalité pour les auteurs d’actes terroristes n’ait pas été votée par le Parlement : « Un apatride ne peut pas être expulsé, vous le gardez sur le territoire », a-t-il fait valoir en ajoutant : « Il faut le punir, c’est tout. Il faut le punir et surtout l’enfermer à vie. »

Sous-marins et chômage

Réagissant à l’accord signé entre la France et l’Australie pour la vente de douze sous-marins, le président de la région Pays de la Loire s’est dit « prêt à reconnaître le talent » du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Commentant le recul du chômage en mars, il a aussi admis que c’était « une bonne nouvelle », mais en ajoutant aussitôt : « Une hirondelle ne fait pas le printemps. Il ne faut pas berner les Français. On sait très bien qu’aujourd’hui le chômage fait du yo-yo. »

Alors que le président de la République fait valoir que le pays « va mieux », Bruno Retailleau plaide le contraire : « La France va moins bien aujourd’hui qu’en 2012. Quand on la compare aux autres grandes économies européennes, elle se désole parce que sur le plan de la croissance, du chômage, de la dette des déficits publics, elle fait moins bien»

Réagissant à la réunion publique pro-Hollande « Hé oh la gauche ! », organisée par le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, le président du groupe Les Républicains au Sénat a jugé « incroyable » et « pathétique » que le gouvernement se porte ainsi « au secours » du président de la République. « Ça exprime un état de fragilité et de faiblesse extrême de l’exécutif », a-t-il jugé.

« Machine à désespérer les Français… »

Les mouvements sociaux sont, selon lui, le reflet d’un « pays totalement déboussolé ». Il en rend responsable François Hollande qui a été, selon lui, « une formidable machine à désespérer les Français de la politique et à désespérer tout particulièrement son propre camp ».
Jugeant le mouvement Nuit debout « groupusculaire et crépusculaire », le sénateur de la Vendée s’est inquiété de la jonction qui s’opère à Nantes avec les zadistes, en accusant le gouvernement de laisser faire. « Quand la République recule, c’est la violence qui avance », a-t-il dénoncé.

Soutien de François Fillon à la primaire de la droite, Bruno Retailleau pense que son candidat peut « incarner cette équation un peu gaullienne de porter une espérance pour le pays ». Il appelle la droite à « ne pas louper la primaire » car, explique-t-il, « la crise de la représentation politique est telle qu’en 2017 tout est possible ».

Et pour que le message soit encore plus clair, il ajoute : « Aujourd’hui, dans cette tripolarité, il ne suffit pas que la gauche soit en état d’extrême faiblesse pour que, mécaniquement, la droite gagne. Il faut un vrai projet et une espérance. »