Les jeunes Européens peuvent travailler librement dans n'importe quel pays de l'UE. | DAVID GRAY / REUTERS

Pratiquer une langue étrangère, gagner un peu d’argent et ajouter une expérience sur son CV, les jobs d’été à l’étranger permettent de joindre l’utile à l’agréable. Sophie Girardeau, conseillère Europe et international au Centre d’information (CIDJ), en donne les clés.

Comment se préparer lorsqu’on veut partir travailler à l’étranger ?

Je conseille aux jeunes de se préparer au moins trois mois à l’avance, car il y a des démarches qui prennent du temps : obtenir un visa si l’on part hors de l’Union européenne ; souscrire une assurance ; ouvrir un compte dans une banque internationale. Il s’agit ensuite de se renseigner sur la destination choisie et d’adapter son CV en fonction. Il faut savoir, par exemple, qu’au Royaume-Uni, au Canada et aux Etats-Unis, les CV doivent comporter un titre, un objectif et des références. En outre, dans ces pays anglo-saxons, des informations telles que l’âge, le statut familial, le sexe ou la photo sont illégales dans un CV. Certains recruteurs ne prennent pas le temps de lire ceux où figurent des portraits.

Je suggère ensuite aux jeunes de faire le point sur leurs compétences pour les valoriser. Ils peuvent évaluer leur niveau en langues grâce au passeport européen pour les langues sur la plate-forme Europass, où ils peuvent déposer un CV en ligne. J’encourage aussi les étudiants à s’informer sur les conditions de travail et de salaire dans les pays qu’ils visent.

Une fois le CV fait, comment décrocher un job ?

La plupart des entretiens pour les jobs d’été ont lieu sur place. Nous conseillons aux jeunes de partir deux semaines en avance et de prévoir un budget pour le logement, la nourriture et le transport sur place. Le plus efficace pour décrocher un job est encore de démarcher les entreprises avec un CV sous le bras.

Quels sont les secteurs qui recrutent ?

Traditionnellement, l’hôtellerie-restauration, l’animation, les travaux agricoles sont des secteurs qui recrutent l’été. Si les jeunes ne maîtrisent pas la langue du pays d’accueil, je leur conseille de postuler dans des entreprises ou des restaurants français.

Les emplois saisonniers sont souvent des jobs peu qualifiés, il faut donc accepter d’être en cuisine, de faire de la cueillette ou de la manutention. Le woofing s’est beaucoup développé ces dernières années : cela consiste pour les jeunes, à être nourris et logés tout en donnant quelques heures par jour à une ferme biologique.

Quels sont les avantages d’un job d’été à l’étranger ?

Travailler à l’étranger, c’est joindre l’utile à l’agréable. Cela permet d’acquérir une nouvelle expérience, de découvrir une nouvelle culture, de changer d’air et de se rendre utile, tout en gagnant de l’argent de poche.

Quels sont les pièges à éviter ?

Il faut faire attention aux annonces bidon sur Internet. Récemment, nous avons vu des sites qui proposaient des logements et des emplois garantis pour un certain prix. En réalité, ce sont souvent des entretiens et non des jobs qui sont garantis. Quant au logement, mieux vaut d’abord se rendre dans une auberge de jeunesse avant de trouver une colocation.

Le CIDJ organise sa Journée jobs d’été, mardi 26 avril à Paris.