Javier Pastore et Salvatore Sirigu après la victoire en finale de la Coupe de la Ligue face à Lille (2-1) au Stade de France. | PHILIPPE LOPEZ / AFP

La douleur de l’élimination en quarts de finale de Ligue des Champions face à Manchester City ne disparaîtra sans doute pas de suite au Paris-Saint-Germain. Mais samedi 23 avril, au Stade de France, la Coupe de la Ligue remportée face à Lille, soulagera sans doute un peu ce coup sur la tête. À la fin du match, dans un stade peu enjoué, les Parisiens ont exprimé une joie teintée de soulagement. Une joie presque surprenante, au vu de l’enjeu mineur que pouvait sembler représenter cette compétition dans la saison du PSG.

Pastore, retour gagnant

Une sensation qui peut peut-être s’expliquer par l’identité de ceux qui ont forgé cette victoire. Le principal artisan en aura été l’Argentin Javier Pastore. Auteur du premier but de son équipe, et meilleur Parisien sur le terrain, El Flaco a été décisif pour son équipe, dans une saison qu’il aura traversé en claudiquant. Constamment embêté par les problèmes physiques, le milieu parisien n’a joué que quatorze matchs de Ligue 1, dont neuf en tant que titulaire. Quelques heures après le match, en zone mixte, celui qui a été élu meilleur joueur de la finale est revenu sur son année chaotique et son soulagement après ce nouveau titre : « Je suis vraiment heureux car cela n’a pas été une saison facile pour moi. Je n’ai pas eu de blessure grave mais j’ai accumulé les pépins physiques. C’est frustrant quand vous ne pouvez pas jouer. Aujourd’hui j’ai eu ma chance et cela s’est bien passé. »

Javier Pastore dans un de ses dribbles lors de la finale de Coupe de la Ligue face à Lille. | FRANCK FIFE / AFP

Difficile de dire à quoi aurait ressemblé la saison du PSG si l’Argentin avait été apte à jouer lors des rendez-vous décisifs, en Ligue des Champions. Contre le LOSC, Pastore a apporté à son équipe un lien dans l’entrejeu qui lui a cruellement manqué ces derniers temps. Grâce à sa qualité technique, et à quelques belles percées, El Flaco a su orienter le jeu et trouver des espaces pour ses partenaires. Absent de la débâcle européenne, Javier Pastore espère donc participer à entériner une nouvelle année de règne du PSG en aidant son équipe à boucler la boucle face à Marseille, en finale de la Coupe de France, le 21 mai : « Cela va être difficile. On a un mois pour se préparer mais on l’a déjà un peu dans la tête. Parce qu’on veut faire la même chose : gagner, toujours gagner. »

Marquinhos a du répondant

Marquinhos (droite) fête la victoire en finale de Coupe de la Ligue avec son compatriote Lucas Moura. | FRANCK FIFE / AFP

Si Pastore doit ses absences lors de la saison à ses déboires physiques, d’autres les doivent aux choix de leur entraîneur. Comme souvent dans les grandes équipes, la Coupe de la Ligue est l’occasion de donner du temps de jeu aux remplaçants et de les récompenser de leur travail. Ce fut le cas pour Marquinhos, sans doute le joueur dont le statut aura fait le plus de remous cette saison dans la capitale. Le Brésilien de vingt-et-un ans, irréprochable et insuffisamment exploité selon certains, a une nouvelle fois prouvé sur le terrain qu’il pouvait légitimement prétendre à plus au sein de cet effectif.

Aligné en défense centrale aux côtés de son compatriote Thiago Silva, il a rendu une copie propre, toujours bien placé, toujours sûr dans ses interventions. Si sa position au sein du collectif parisien a surtout été mise en balance avec celle de Serge Aurier, qui depuis le quart de finale à Manchester City lui avait ravi l’aile droite de la défense, elle peut aussi l’être avec David Luiz. Samedi soir, Marquinhos a prouvé qu’il pouvait évoluer aussi bien dans l’axe que sur un côté. Courtisé par le FC Barcelone, on pourrait légitimement comprendre que le jeune Brésilien cède cet été aux sirènes catalanes. Une chose est sûre, il aura des arguments à faire valoir face aux dirigeants du PSG.

Sirigu, l’homme de coupes

Autre locataire du banc de touche depuis le début de la saison, Salvatore Sirigu, doublure du gardien titulaire, Kevin Trapp, a lui aussi livré une solide performance. Peu mis à contribution, l’Italien a répondu présent partout où il a pu le faire. Masqué par le mur sur le coup franc lillois, il n’a rien pu faire pour empêcher le ballon d’aller au fond de ses filets. Cette saison, les boulettes de Trapp sur sa ligne de but auront questionné sur la hiérarchie des gardiens au PSG. Comme Marquinhos, Sirigu a fait preuve de sérieux chaque fois que Laurent Blanc a fait appel à lui. Titulaire désigné pour les matchs de coupes nationales, le Transalpin aura également l’occasion de remporter la Coupe de France lors du classique qui se déroulera à Saint-Denis en mai. Malgré ses bonnes performances, il semble peu probable que le statut de titulaire de Trapp soit remis en question. Toujours au niveau, Sirigu pourrait quitter Paris cet été.

Salvatore Sirigu réalise un arrêt lors de la finale de la Coupe de la Ligue. | THOMAS SAMSON / AFP

Le retour de Verratti

Enfin, si dans les travées du Stade de France les supporters parisiens se sont réjouis du retour de leur chef d’orchestre Javier Pastore, ils ont également eu le bonheur de voir revenir Marco Verratti. Après l’expulsion d’Adrien Rabiot à la 70e minute, et alors que Paris s’était fait rejoindre au score, les « Marco Verratti » fusaient dans les tribunes réservées aux Parisiens. Une demande avalisée dans la foulée par Laurent Blanc qui a lancé son milieu défensif pour le dernier quart d’heure.

Un dernier quart d’heure où l’Italien, fidèle à lui-même, a renforcé le milieu parisien, en faisant preuve de combativité et scellant l’avantage d’un but de son équipe. Après l’élimination face à Manchester City, les Parisiens avaient souligné l’absence de leur lutin italien, alors blessé. Comme pour Pastore, ce retour arrive quelques semaines trop tard pour le PSG.

En cette fin de saison, le club de la capitale doit plus maudire Chronos que les choix de son entraîneur. Après cette troisième Coupe de la Ligue consécutive, Nasser El-Khelaïfi, le président du club, a définitivement mis fin aux doutes sur l’avenir de Laurent Blanc : « On l’a prolongé de deux ans, il va rester avec nous l’année prochaine. Quand on perd, on perd, c’est une responsabilité collective. »