Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le 28 avril 2016 à Vienne. | HEINZ-PETER BADER / REUTERS

Lors d’un discours devant le Parlement autrichien jeudi 28 avril, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est dit « préoccupé » par l’adoption en Europe de politiques de « plus en plus restrictives » concernant les migrants.

De telles politiques vont à l’encontre des « obligations des Etats » envers « le droit international, le droit humanitaire et le droit européen », a souligné M. Ban. « Je m’alarme de la montée de la xénophobie ici et ailleurs », a-t-il poursuivi.

Cette intervention intervient au lendemain d’un durcissement par l’Autriche de son droit d’asile. Vienne a en effet instauré mercredi la possibilité de décréter un « état d’urgence » migratoire, un régime permettant de suspendre de facto le droit d’asile.

L’extrême droite en tête au premier tour de la présidentielle

Désormais, les réfugiés syriens, afghans ou irakiens auront un permis de séjour limité dans le temps. Au bout de trois ans, la situation dans leur pays d’origine sera examinée. Si la guerre y est finie, ils devront rentrer chez eux.

« Je veux croire que l’Autriche continuera à contribuer aux efforts de l’Union européenne en vue d’une approche coopérative » dans ce dossier, a averti Ban Ki-moon.

L’Autriche a accueilli 90 000 réfugiés en 2015, soit plus du 1 % de sa population, dépassée seulement par la Suède au sein de l’Union européenne. Elle a depuis progressivement refermé ses portes, dans un contexte de poussée de l’extrême droite qui a vu le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, arriver en tête de l’élection présidentielle le 24 avril avec 35 % des suffrages.