Quel futur pour le travail ? En réponse aux interrogations de ce début d'année 2016 sur l'avenir du travail en France, Accenture répond en un mot : agilité. Dans sa Vision Technologique 2016, l'entreprise souligne les limites de l'encadrement traditionnel du travail - structuré et hiérarchisé à outrance – qui ne parvient plus à soutenir le rythme d'innovation imposé par la révolution digitale et revient sur une tendance à la hausse, déjà à l'œuvre aussi bien aux Etats-Unis qu'en France : celle d'un travail de plus en plus indépendant. Pour anticiper cette évolution, les entreprises doivent accepter d'adapter leur culture du travail : agilité, collaboration, travailleurs indépendants et formation seront les maîtres mots d'une métamorphose réussie.

De nouveaux modes de travail pour favoriser l’innovation | Accenture


Dégel : la fonte des rigidités traditionnelles.

La fameuse “agilité” dans le travail n'est plus l'apanage des startups. La méthode du « test and learn » s'étend avec succès aux grands groupes. Fondée sur une capacité d'itération rapide, elle prône la fin du travail en silos, casse les rigidités hiérarchiques traditionnelles et accélère la capacité d'innovation des entreprises. A travers son programme FastWorks, General Electric a bien intégré la nécessité d'une plus grande flexibilité. Le groupe a abandonné les prototypes coûteux au profit de Minimum Viable Products, des embryons de projets testés immédiatement et améliorés rapidement aux prix de nombreuses itérations. Résultat : une forte accélération des cycles d'innovation ainsi qu'une réduction des coûts de production à hauteur de 60% dans certaines branches du groupe.
Janice Semper, responsable de la culture d'entreprise chez GE résume bien l'enjeu. “Si nous ne changeons pas, nous courons le risque de devenir une organisation obsolète. Et pas d'ici un siècle, mais dans moins de dix ans.”

Mécanique des fluides : la capacité d'adaptation au cœur de l'entreprise.

S'il est nécessaire, le trajet vers une main d'œuvre plus agile ne coule pas de source. Pour adapter leur culture interne, les entreprises doivent se doter des bons outils.
Au cœur de la stratégie, la capacité de formation des salariés est devenue un enjeu de compétitivité. Elle permet d'adapter en temps réel le panel de compétences disponibles aux opportunités créées par les nouvelles technologies. En 2015, Accenture a dépensé 841 millions de dollars en formation. Un tel investissement est aujourd'hui facilité par l'émergence de nouveaux outils comme les MOOCs ou des solutions basées sur les données. Ainsi, Xerox utilise le traitement intelligent des données de ses employés pour proposer les meilleures orientations de carrières ou les formations les plus adaptées. Une manière de gagner sur les deux tableaux : augmenter la satisfaction des employés tout en réduisant les coûts de rétention.
Enfin, les entreprises sont amenées à s'appuyer de plus en plus sur des ressources humaines externes. D'ici 2020, on estime à 43% le taux de travailleurs indépendants aux Etats-Unis. Et en janvier dernier, 37% des Français déclaraient avoir envie de se mettre un jour à leur compte (vs. 25% en janvier 2015 ; Sondage OpinionWay). Cette nouvelle donne offrira aux grandes organisations un réservoir inépuisable et rapidement mobilisable de compétences pointues, mais elle implique dans le même temps la mise en place d'une politique RH adaptée.
Le travail évolue dans un double mouvement que les entreprises doivent anticiper : d'un côté, l'accélération de l'innovation appelle une plus grande flexibilité du travail, de l'autre, les outils technologiques permettent d'optimiser la gestion de la formation, des ressources humaines et les viviers de compétences. Au milieu, on retrouve l'acteur central de la Vision technologique 2016 d'Accenture : l'Homme.