Vingt-deux personnes ont été interpellées dans la nuit de vendredi à samedi en marge de la Nuit debout après des violences contre les forces de l’ordre et des dégradations commises dans le nord-est de Paris, pour « jets de projectiles, violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, recel de vol », a annoncé la préfecture. Quelques manifestants ont été incommodés par des gaz lacrymogènes, alors que quatre policiers et gendarmes ont été blessés légèrement.

Alors que 3 000 personnes ont participé à la manifestation dans la soirée place de la République, « une centaine d’individus déterminés » parmi elles ont rassemblé vers 1 h 30 poubelles et autres panneaux de chantiers puis ont brûlé des palettes et des détritus, avant de jeter « à de nombreuses reprises » des projectiles (bouteilles, cannettes, pavés) sur les forces de l’ordre, affirme la préfecture de police dans un communiqué.

Celles-ci ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène puis ont repoussé hors de la place de la République « le groupe de casseurs », qui s’est dispersé dans le secteur des Buttes-Chaumont, dans le nord-est de la capitale, en commettant « un certain nombre de dégradations ». Deux agences bancaires et un chantier ont notamment été vandalisés sur son passage.

« Inlassablement interpellés et poursuivis »

Le préfet de police, tout en soulignant « la grande maîtrise des policiers et gendarmes » intervenant contre ces « casseurs », a appelé les organisateurs de la Nuit debout à « faire respecter les horaires et les modalités des déclarations de rassemblement déposées en préfecture », dans le communiqué.

Les auteurs de violences en marge de manifestations contre la loi travail et de la Nuit debout seront « inlassablement interpellés et poursuivis », avait menacé vendredi le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, après que de nombreux incidents, qu’il a qualifiés d’« intolérables », se furent encore produits dans la capitale la nuit précédente. « 151 policiers ont été blessés depuis le début de ces manifestations », avait-il alors indiqué.

Depuis deux semaines, la place de la République est l’épicentre d’un mouvement citoyen inédit,Nuit debout, lancé au soir du 31 mars contre le projet de loi travail « et le monde qui va avec », qui a essaimé dans plus d’une cinquantaine de villes françaises.