"Les services aux particuliers demeurent le premier recruteur en France, avec 750 000 projets annoncés (professionnels de l’animation socioculturelle, aides à domicile et aides ménagères, aides-soignants)" (Photo: agence Pôle emploi à Gravelines en mars). | PHILIPPE HUGUEN / AFP

Selon l’étude annuelle « Besoins en main-d’œuvre » publiée mardi 12 avril par Pôle emploi avec le concours du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc), les intentions d’embauche des employeurs progressent en 2016 de 5,1 % par rapport à 2015 et représenteraient 1 827 000 embauches potentielles (le plus haut niveau observé au cours des sept dernières éditions de l’enquête).

Parmi elles, 40 % sont liées à une activité saisonnière. Au global, un établissement sur cinq envisage au moins un recrutement dans l’année. La part des recrutements en CDI s’élève à 36 % (+1 point par rapport à 2015), celle des contrats de 6 mois à plus à 20,3 % et celle des contrats temporaires à 43,7 %.

Crédoc/Pôle emploi

Comme les années précédentes, le secteur des services concentre à lui seul près des deux tiers des projets, en progression de 5,8 % par rapport à 2015. Les services aux particuliers demeurent le premier recruteur en France, avec 750 000 projets annoncés (professionnels de l’animation socioculturelle, aides à domicile et aides ménagères, aides-soignants). Du côté des services aux entreprises, les postes concernent majoritairement des agents d’entretien de locaux, des ouvriers de l’emballage et de la manutention ou des secrétaires.

Près de sept projets sur dix (69 %) proviennent des établissements de moins de 50 salariés.

Les 15 métiers les plus recherchés

Parmi les 15 métiers les plus recherchés en 2016, beaucoup se composent d’emplois à caractère saisonnier, principalement du secteur agricole (comme les viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs ou les agriculteurs salariés et ouvriers agricoles).

Les métiers du secteur de l’hébergement et de la restauration, à l’instar des serveurs de cafés de restaurants, des cuisiniers ou les aides, apprentis et employés de cuisine, présentent également une forte composante saisonnière et figurent parmi les métiers les plus recherchés en 2016.

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Les métiers qui devraient embaucher le plus sont donc, pour la plupart, des postes à faible qualification.

Côté cadres, les ingénieurs, cadres études et recherche & développement informatique sont toujours les plus recherchés (31 000 projets de recrutement en 2016). Ce sont aussi ces métiers où la part de projets difficiles à satisfaire est parmi les plus élevées (61,7 % de projets jugés difficiles).

Pénurie de candidats

Globalement, près d’un tiers des intentions d’embauche (32,4 %) sont jugées difficiles à pourvoir, un chiffre stable par rapport à 2015 mais qui vient après trois années de baisse. Les difficultés restent plus importantes dans les petites structures (40 % s’attendent à en rencontrer, soit deux fois plus en moyenne que dans les grandes entreprises)

2 300 231 établissements interrogés

L’enquête « Besoins en main-d’œuvre » (BMO) 2016 a été réalisée entre octobre et décembre 2015 dans les treize régions métropolitaines et les cinq départements d’outre-mer.

Les établissements interrogés publics et privés, sur leurs intentions de recrutement en 2016 en fonction de leurs prévisions d’activité sont, d’une part, les établissements ayant au moins un salarié relevant du secteur privé et, d’autre part les établissements de 0 salarié ayant émis au moins une déclaration d’embauche…

Selon les employeurs, ces difficultés sont le plus souvent liées à la pénurie de candidats, à l’inadéquation des profils ou encore aux conditions de travail. Parmi les métiers où les recrutements sont jugés les plus difficiles, on trouve les médecins, les ouvriers qualifiés travaillant par enlèvement de métal, les couvreurs, certains professionnels paramédicaux (kinés, diététiciens), les bouchers, les chaudronniers, les tauliers, les aides à domicile… Dans tous les cas, la formation reste la solution le plus souvent envisagée pour y répondre.

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Enfin, l’enquête – qui vise à améliorer l’orientation des demandeurs d’emploi vers des formations ou des métiers en adéquation avec les besoins du marché du travail et de leur zone de résidence – met en avant des disparités régionales importantes. Sans surprise, les projets d’embauche se concentrent en Ile-de-France, en Rhône-Alpes ou en région PACA. À l’inverse, les régions du centre de la France, la Bretagne, la Normandie, le Centre-Val-de-Loire, ou la Bourgogne et Franche-Comté comptent un petit nombre de projets de recrutement.