Le premier ministre australien, Malcolm Turnbull, présente son plan de sécurité informatique, le 21 avril. | STRINGER / REUTERS

L’Australie a reconnu, jeudi 21 avril, qu’une de ses administrations sensibles avait été la cible, en 2015, d’un piratage informatique d’envergure, et débloqué des centaines de millions de dollars australiens pour lutter contre la cybercriminalité.

« Je suis en mesure de confirmer que le Bureau de météorologie (BOM) a été victime d’une intrusion informatique d’envergure qui a été découverte au début de l’année dernière, et le département des services parlementaires a été la victime d’une intrusion similaire ces dernières années », a déclaré le premier ministre, Malcolm Turnbull, lors d’une conférence de presse à Sydney.

Le BOM, qui a des liens avec le ministère de la défense, est doté d’un des plus puissants superordinateurs du pays.

La Chine soupçonnée

Le gouvernement australien a refusé d’imputer ces attaques à des pirates chinois, malgré des articles de presse évoquant cette piste en citant des sources proches du gouvernement.

Des médias avaient déjà attribué, en 2013, à des pirates informatiques chinois le vol des plans secrets du nouveau siège des renseignements australiens, ainsi que le piratage, en 2011, des ordinateurs du premier ministre et des ministres des affaires étrangères et de la défense.

La presse affirmait que les agences du renseignement chinoises étaient soupçonnées, une information que Canberra n’avait là encore pas voulu commenter.

Des pirates chinois ont également été soupçonnés, ces dernières années, de piratages similaires contre des ministères ou des agences gouvernementales au Canada, aux Etats-Unis ou en France – le ministère des finances avait été paralysé en 2011 après la découverte d’une importante intrusion informatique. Pékin a toujours nié toute implication dans ces piratages.

M. Turnbull a annoncé une enveloppe de 230 millions de dollars australiens (159 millions d’euros) pour lutter contre la cybercriminalité. Celle-ci vient s’ajouter à l’allocation de 400 millions prévue dans ce domaine pour les dix ans qui viennent.