L’affaire des moteurs diesel truqués utilisés par Volkswagen a ouvert la brèche aux contrôles des émissions polluantes des automobiles. Une enquête allemande réalisée sur des modèles diesel a mis au jour des irrégularités concernant seize marques automobiles, dont cinq allemandes, la française Renault et les japonaises Suzuki et Nissan, a indiqué vendredi 22 avril le ministre des transports allemand.

Alexander Dobrindt a cité Alfa Romeo, Chevrolet, Dacia, Fiat, Hyundai, Jaguar, Jeep, Landrover, Nissan et Suzuki, en sus des marques allemandes Opel, Volkswagen, Porsche, Audi et Mercedes et de Renault, qu’une source gouvernementale avait déjà évoqué précédemment. Cette enquête avait été lancée l’an dernier après les révélations sur une tricherie au diesel de Volkswagen.

Revoir les mécanismes

Sur les véhicules incriminés, le système de filtration des émissions polluantes est systématiquement désactivé quand la température extérieure descend sous un certain seuil. Or, d’après les normes européennes en vigueur, cette procédure n’est autorisée que si elle permet d’éviter un accident ou un dommage causé au moteur.

Le gouvernement allemand exige par conséquent des constructeurs allemands qu’ils revoient ce mécanisme, et pour cela ils devront rappeler les véhicules concernés, selon la source interrogée. Au total, les constructeurs allemands prévoient de rappeler en Europe 630 000 voitures.

Renault dans la tourmente

Des tests menés en France sur les émissions polluantes en conditions réelles avaient montré des dépassements de normes d’oxydes d’azote (NOx) et de CO2 chez plusieurs constructeurs dont Renault, sans toutefois déceler l’utilisation d’un logiciel truqueur comme chez Volkswagen.

La marque au losange a annoncé début avril qu’elle allait réduire ses émissions de NOx sur certains de ses modèles diesels, via des évolutions techniques qui seront appliquées sur ses véhicules en usine à partir du mois de juillet.