De gauche à droite, le frère du patient mort, Laurent Molinet, son avocat, Jean-Christophe Coubris et sa femme Florence Molinet, le 11 mars. | ALAIN JOCARD / AFP

La famille de Guillaume Molinet veut des réponses. « Il y a beaucoup de choses qui ont été tues, qui ont été cachées », accuse l’épouse de cet homme de 49 ans, mort le 17 janvier après un essai clinique mené à Rennes. La famille a convoqué la presse vendredi 11 mars pour demander des réponses sur l’objet des recherches médicales et sur la prise en charge des victimes. Outre la mort de leur proche, l’essai a provoqué des lésions cérébrales sur quatre autres participants.

Pas d’objectif clinique précis

Première « faille », relevée par l’avocat des proches, Jean-Christophe Coubris : le protocole rédigé par le laboratoire pharmaceutique portugais Bial pour le test de la molécule n’indique pas d’objectif clinique précis, ce qui constitue « une anomalie ».

Dans un rapport publié lundi, l’ANSM note que la molécule incriminée n’avait jamais encore été testée sur l’homme, et avait été mise de côté par d’autres laboratoires en raison de son inefficacité. L’avocat, qui note que la fondation Bial s’intéresse à la parapsychologie, accuse le laboratoire d’avoir voulu tester les effets secondaires de la molécule et montrer la validité scientifique de la parapsychologie. « Il faut appeler les volontaires des cobayes », accuse-t-il.

Une prise en charge tardive

Par ailleurs, la famille s’interroge sur le délai de réaction du centre de recherche Biotrial, qui n’a hospitalisé M. Molinet que dans la soirée du 10 janvier, alors qu’il avait manifesté des symptômes dès la matinée. En janvier, elle avait porté plainte contre X pour homicide volontaire.

L’inspection générale des affaires sociales a souligné « des manquements majeurs » de Biotrial, qui a continué à administrer la molécule aux autres volontaires, le lendemain de l’hospitalisation du premier patient et alors que son état s’était fortement dégradé.