La Ligue de football professionnel (LFP) et la Fédération française de football (FFF) ont décidé de faire cause commune pour l’arbitrage hexagonal. Souvents décriés, ils vont bénéficier dans les années à venir d’une réforme de leur statut, censée les mener sur la voie du professionnalisme.

Mardi 19 avril, Pascal Garibian, directeur technique de l’arbitrage, Eric Borghini, patron de l’arbitrage au comité exécutif de la FFF et Didier Quillot, le nouveau directeur général de la LFP, se sont réunis au siège de la fédération pour annoncer les détails du « point d’orgue » de la réforme de l’arbitrage développée depuis 2012.

Une élite à 21 arbitres à l’horizon 2018-2019

La LFP et la FFF se donnent trois saisons pour professionnaliser 21 arbitres français, regroupés dans un groupe « élite-F1 ». Cela se fera en trois temps. Tout d’abord, dès la saison prochaine, 10 arbitres intégreront ce groupe d’élite, puis 15 la saison d’après, pour enfin atteindre le total au cours de l’exercice 2018-2019. Pour connaître le nom des dix premiers arbitres à rejoindre ce groupe d’excellence, il faudra attendre la fin de la saison et le classement des meilleurs d’entre eux.

Destinée à améliorer la performance des arbitres officiant sur les terrains de Ligue 1 et de Ligue 2, la réforme prévoit vingt-deux semaines de préparation physique et de formation à Clairefontaine, contre sept jusqu’à présent.

55 % d’augmentation de salaires

Ce surplus d’exigence s’accompagne d’une augmentation des salaires des arbitres d’élite de 55 %, portant le revenu moyen à 128 000 euros brut par an. Les arbitres « non élite » verront eux aussi leurs revenus augmenter de 12 %, à 93 000 euros. Pour financer cette hausse salariale, le budget de la Ligue alloué à l’arbitrage passe de 12 millions à 14 millions d’euros pour la saison prochaine.

Didier Quillot a salué le résultat des négociations, illustrant « la normalisation et l’apaisement des relations avec la fédération ». La « révolution culturelle » présentée par Eric Borghini va ainsi « dans le sens de l’histoire », a estimé le nouveau directeur de la Ligue. Fidèle à cette idée, Pascal Garibian a, lui, souligné que les « arbitres se prépar[ai]ent déjà comme des pros ».

Seul point flou de cette présentation, la reconversion des juges de terrain. Bien qu’Eric Borghini ait assuré qu’un travail serait fait sur cette question, rien de concret n’est encore prévu. Cela est notamment dû au statut des arbitres, travailleurs indépendants, qui ne sont en aucun cas des salariés de la FFF.