L'occupation du théâtre de l'Odéon par des intermittents, le 25 avril. | CHARLES PLATIAU/REUTERS

Un accord a été trouvé dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 18 avril par les organisations de salariés et d’employeurs du secteur spectacle sur le régime d’assurance-chômage spécifique aux intermittents. Ce dernier, « mis à la signature », « comporte des avancées importantes », a déclaré à l’Agence France-Presse Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT Spectacle (majoritaire).

Il a été conclu au terme de près de dix heures de négociations au ministère du travail. Selon une source patronale, il s’agit d’un « accord acceptable pour les parties (...) avec de nettes améliorations pour la protection des travailleurs avec des efforts réciproques ». Le texte prévoit une hausse des cotisations patronales « et aussi un effort côté salariés ».

Augmentation de la cotisation patronale

Parmi les principaux points actés figurent, selon la CGT, l’ouverture des droits à l’indemnisation aussi bien pour les artistes que pour les techniciens, à partir de 507 heures travaillées sur 12 mois. L’accord prévoit aussi un retour à une date anniversaire pour le calcul des droits des intermittents, un système plus avantageux que l’actuel dispositif « glissant », instauré en 2003.

Sont par ailleurs prévues la neutralisation des baisses d’indemnisation après un congé maternité ou encore un début de prise en compte des arrêts maladie concernant les affections de longue durée. « Les employeurs ont dû concéder une augmentation de la cotisation patronale de 1 % et la fin des abattements pour frais professionnels », précise la CGT Spectacle, qui ajoute qu’elle réunira ce vendredi ses instances pour décider d’une signature.

Mobilisation devant les théâtres

Dans la soirée, les étudiants de plusieurs écoles d’art, dont le Cours Florent, les Gobelins ou les conservatoires de plusieurs arrondissements de Paris s’étaient joints au mouvement amorcé depuis plusieurs jours par les intermittents en « solidarité avec la mobilisation en cours ».

Les occupations de théâtres se poursuivaient également, comme à Strasbourg où près de 200 personnes s’étaient rassemblées, pour le deuxième soir de suite, devant le théâtre national de la ville. Le théâtre de l’Odéon a dû annuler pour la seconde soirée consécutive la représentation de Phèdre(s) avec Isabelle Huppert. De son côté, la maison de Molière a annulé Roméo et Juliette. Depuis mardi, le mouvement s’est étendu en régions, de Bordeaux, à Lille, en passant par Montpellier et Caen, sans toutefois que les spectacles ne soient nécessairement perturbés.