Benjamin Netanyahu, le 17 avril. | Sebastian Scheiner / AP

Israël tait de moins en moins son opposition à l’initiative diplomatique française au Proche-Orient. Dans un bref communiqué publié jeudi 28 avril après-midi, le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a rappelé que « la meilleure façon de résoudre le conflit entre Israël et les Palestiniens est la tenue de négociations bilatérales directes. » Selon ce communiqué, « toute autre initiative diplomatique éloigne les Palestiniens des négociations directes ».

La France compte organiser à Paris, le 30 mai, une première conférence internationale pour relancer un semblant de processus politique, au point mort depuis l’échec de la médiation du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, en mars 2014.

Elle rassemblera les ministres des affaires étrangères d’une vingtaine de pays, dont les membres du Quartet (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU), les principales nations de l’UE et les pays clés de la Ligue arabe. Précédée d’une réunion technique entre diplomates, cette conférence doit servir à s’accorder sur un calendrier et des objectifs généraux, avant la tenue d’une nouvelle réunion entre chefs d’Etat et de gouvernement, d’ici à la fin 2016. C’est seulement alors que Palestiniens et Israéliens seraient conviés à rejoindre ce groupe de soutien international pour la paix.

Sur le fond, rien de fondamentalement nouveau dans la position israélienne exprimée dans le communiqué. Le pays rejette toute pression extérieure, même amicale, et impute la responsabilité de l’impasse politique à la direction palestinienne, qui refuserait de parler sérieusement d’un règlement du conflit. Le choix du moment de la publication du communiqué, lui, semble bien étrange, au milieu de la semaine de Pessah, la Pâque juive, où l’actualité politique est réduite à zéro.

Formellement, Israël ne rejette pas, par principe, une participation à une conférence internationale. Depuis le début des consultations françaises, conduites notamment par l’envoyé spécial Pierre Vimont, l’Etat hébreu a fait preuve d’une réserve polie, en estimant que l’initiative s’effondrerait d’elle-même, faute de bonne volonté générale.

Inutile, dans ces conditions, d’apparaître comme l’acteur récalcitrant. Israël parie aussi sur le fait que l’administration Obama ne s’engagera pas dans une action diplomatique qui pourrait être vue comme inamicale vis-à-vis d’Israël à l’approche de la présidentielle américaine. Washington a été soulagé de voir que Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, avait renoncé provisoirement à promouvoir auprès du Conseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution condamnant la colonisation israélienne en Cisjordanie. Les Palestiniens disent vouloir donner une chance à l’initiative française.