Les contrôles systématiques à la frontière franco-belge, instauré depuis deux mois et renforcés après les attentats du 22 mars à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles, ont été levés par la Belgique, a indiqué mercredi 20 avril le cabinet du ministre de l’intérieur, Jan Jambon. Ces contrôles visaient notamment à empêcher un éventuel afflux de migrants quittant la « jungle » de Calais.

La décision belge avait été qualifiée d’« étrange » par le ministre français de l’intérieur, Bernard Cazeneuve.

Des contrôles mobiles

Ces contrôles systématiques, rétablis le 23 février le long de la frontière entre la province belge de Flandre occidentale (Nord-Ouest) et le département français du Nord, seront remplacés par des « contrôles ciblés et mobiles », a précisé le cabinet du ministre de l’intérieur belge.

Les contrôles ciblés seront dorénavant menés le long des axes connus comme endroits de passages pour les migrants qui souhaitent se rendre clandestinement en Angleterre, selon le ministère de l’intérieur.

Une mesure renouvelée plusieurs fois

La Belgique avait dû s’y prendre à plusieurs reprises pour notifier correctement à la Commission européenne la mesure, prévue par le code des frontières de l’espace Schengen, qui garantit en principe la libre circulation des personnes dans 26 pays européens. La Belgique avait, depuis lors, renouvelé ses notifications, dont la dernière venait à échéance ce vendredi.

Durant ces contrôles à la frontière, les autorités belges étaient postées uniquement dans le sens Belgique-France, sur un grand parking poids lourds, sur le territoire belge. Pendant la première semaine des contrôles systématiques, la Belgique a refoulé plus de 600 personnes, mais aucun camp similaire à celui de Calais n’a vu le jour ces derniers mois dans les communes touristiques de la Côte belge. Généralement, les migrants irréguliers étaient arrêtés ou reconduits à la frontière, refusant dans leur quasi-totalité de faire une demande d’asile en Belgique.