François Hollande lors de l'événement marquant les 200 ans de la Caisse des dépôts, le 22 janvier à Paris. | GONZALO FUENTES / AFP

On n’a pas tous les jours deux cents ans. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) en est carrément devenue « timbrée ». Jeudi, l’institution créée par la loi du 28 avril 1816, a débuté la commercialisation auprès de philatélistes venus en nombre, d’un timbre commémoratif imprimé - une première mondiale - sur un produit thermoplastique bio, à base d’huile de ricin. Heureusement que plus personne ne lèche les timbres pour les coller sur une enveloppe.

La CDC, en outre, ouvre au grand public les portes de son siège historique du 56 rue de Lille, dans le VIIème arrondissement de Paris, où se tient du 28 avril au 8 juillet une exposition relatant son histoire.

« Inviolable gardienne du trésor de la nation »

« Nous posons la première pierre d’un édifice dont l’utilité s’agrandira avec le temps », avait pronostiqué le Comte Louis-Emmanuel Corvetto, ce ministre des Finances - gênois - de la Restauration, à l’origine du projet visant à mettre l’argent de la nation à l’abri des griffes du gouvernement. La France est ruinée et le souvenir cuisant de la gestion napoléonienne est encore frais… Quelques années plus tard, le pas si romantique Alphonse de Lamartine mettra sa plume au service du combat pour que les dépôts des caisses d’épargne soient confiés à la CDC, cette « inviolable gardienne du trésor de la nation ».

Quand la vieille dame lève le voile, c’est l’occasion pour les Français de découvrir à quel point leur vie quotidienne est associée à l’établissement public pourtant peu connu du grand public, des transports au logement en passant par les vacances et la prévoyance. Signe des besoins qui changent à travers les âges, chemins vicinaux, trains, ponts et désormais « crapauduc » - ouvrage permettant aux batraciens de traverser les routes -, ont ainsi été financés ou conçus grâce à la CDC et ses filiales.

Ce tour de France historique va de la « Tour des célibataires » à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) construite pour loger les personnels des Pétroles d’Aquitaine à la station des Ménuires (Savoie). Grandeur mais aussi décadence, l’institution n’élude pas non plus sa participation à la spoliation des juifs durant l’Occupation.