La campagne de récolte des cerises doit commencer dans quelques semaines. | ISSEI KATO / REUTERS

Faute d’accord avec ses homologues européens, le ministère de l’agriculture a annoncé, vendredi 15 avril, que la France déclencherait « la semaine prochaine » une clause de sauvegarde confirmant l’interdiction de « la commercialisation en France de cerises provenant de pays utilisant le diméthoate afin de protéger les consommateurs ».

La campagne de récolte doit commencer dans quelques semaines et les producteurs français de cerises craignent d’être défavorisés par l’interdiction unilatérale de ce pesticide en France depuis le 1er février, sur avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

Cette semaine, des arboriculteurs du Lubéron ont abattu 300 arbres pour protester contre l’interdiction de l’insecticide « seule méthode efficace », selon eux, pour protéger les cerisiers d’un moucheron particulièrement agressif, la Drosophila suzukii (ou moucheron asiatique).

50 euros le kilo

Le ministre Stéphane Le Foll a saisi à la fin de mars la Commission européenne pour demander l’interdiction immédiate de cette molécule (déjà décidée par l’Italie et l’Espagne) au sein de l’Union, afin d’éviter toute distorsion de concurrence entre producteurs européens.

Face à cette demande, la Commission a saisi l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui a constaté « l’absence de données » concernant les effets de cette molécule sur la santé des consommateurs.

Le ministre recevra, mardi, les représentants des producteurs pour évoquer avec eux des « mesures concrètes de protection » alternatives. Selon ces derniers, le kilo de cerises pourrait atteindre des sommets, voire 50 euros le kilo.

Le dernier recours à une clause de sauvegarde par la France remonte à 2012 et visait l’insecticide Cruiser, jugé dangereux pour les abeilles.