La location de véhicules entre particuliers a plus que jamais le vent en poupe. Et la poignée de start-up de ce secteur en pleine expansion lèvent de plus en plus de fonds. Après Ouicar, qui avait obtenu, en 2015, 28 millions d’euros auprès de la SNCF et Koolicar, qui a obtenu 18 millions d’euros auprès de PSA et de la MAIF, c’est au tour de Drivy, le numéro un de ce jeune secteur, d’opérer une levée de capital.

Jeudi 28 avril, la jeune pousse a annoncé avoir récolté 31 millions d’euros auprès de ses actionnaires historiques (BpiFrance, ViaID, Index Ventures) et de deux nouveaux fonds d’investissement internationaux : Cathay innovation et Nokia Growth Partners. Depuis son lancement en 2010, cette plate-forme de location de voitures aura levé en cumulé 47 millions d’euros.

D’autres acteurs, qui combinent location entre particuliers et offre de parking, ont également récolté récemment de nouveaux moyens, à l’image de TravelerCar, qui a trouvé 5 millions d’euros auprès de la MAIF en mars. Son concurrent Tripndrive, présent dans une soixantaine de parkings en France, dont une vingtaine en région parisiennes, espère l’imiter en septembre 2016.

« Nous avons fait nos preuves »

La location d’un véhicule à peu de frais séduit de plus en plus de particuliers. Selon la dernière enquête du Conseil national des professions de l’automobile (CNPA), le volume des transactions effectuées pour ce type de locations aurait triplé en moins d’un an en France. Sa part de marché est passé de 1 % à 3 % de l’ensemble des locations de courte durée effectuées en 2015, soit quelque 600 000 locations.

« C’est l’ordre de grandeur, confirme Paulin Dementhon, le PDG fondateur de Drivy. Pour notre part, nous avons connu une croissance de nos locations de 100 % l’an dernier. Et depuis notre création, nous avons déjà réalisé 1,4 million de locations. » Le volume d’affaires de la société est, lui, « confidentiel », indique le patron. En 2014, son volume d’affaires était estimé à 15 millions d’euros. Il devrait donc approcher les 30 millions d’euros pour 2015.

Avec ses nouveaux moyens, l’objectif de Drivy, qui propose un parc de 36 000 véhicules et compte plus de 850 000 membres, est de poursuivre son internationalisation. « L’an dernier, nous avons ouvert nos services en Allemagne, avec environ 5 000 véhicules proposés, et en Espagne, avec un peu plus de 1 000 véhicules sur la plate-forme, et nous y connaissons une croissance soutenue. Bref, nous avons fait nos preuves, relève Paulin Dementhon. En 2016, nous voulons nous installer dans trois autres pays européens. » Parmi les destinations probables : le Royaume-Uni, l’Italie ou les Pays-Bas.

Conquête des véhicules d’entreprise

« Les nouveaux moyens nous permettront également de poursuivre les recrutements d’ingénieurs, mais aussi l’encadrement pour internationaliser bien plus [l’entreprise]. Aujourd’hui, nous sommes 70 personnes, après avoir quasiment doublé l’effectif en douze mois », précise le patron de la plate-forme. Enfin, les moyens doivent également accompagner le déploiement de l’offre Drivy Open offert à Paris et Berlin. Grâce à un boîtier installé dans les véhicules des propriétaires qui le souhaitent, les véhicules peuvent être loués plus facilement et à toute heure.

Dans le même temps, les concurrents de Drivy ne restent pas inactifs. Ouicar, qui compte quelque 30 000 véhicules référencés sur son site en France, vise les 100 000 voitures pour son catalogue en 2018. Surtout, il entend bien accompagner la SNCF dans l’ensemble des gares qui ne disposent pas d’agence de location. Marion Carrette, la patronne fondatrice de Ouicar, souhaite conquérir à moyen terme l’étranger.

Enfin, Koolicar, qui croît avant tout dans la location entre particuliers de très courte durée, est également lancé dans une course à l’expansion. Les subsides récemment obtenues auprès de PSA doivent permettre de tripler à moyen terme la flotte de véhicules (13 000 actuellement) proposées sur la plate-forme.

De même, Stéphane Savouré, son fondateur, veut gonfler ses équipes, qui devraient atteindre la centaine de collaborateurs, contre une trentaine actuellement. Pour grandir, la start-up parie non seulement sur le grand public, mais également sur l’équipement de gestionnaires de flottes d’entreprise afin de rendre les véhicules de société accessibles quand ils ne sont pas utilisés la journée ou le week-end.