La Russe Tatiana Andrianova, lors des Jeux olympiques de Pékin, le 15 août 2008. | OLIVIER MORIN / AFP

Le tribunal arbitral du sport (TAS) a annulé, jeudi 14 avril, la suspension de deux ans infligée à Tatyana Andrianova par la fédération russe d’athlétisme. La raison : la seconde analyse de son échantillon avait été effectuée après le délai de huit ans. Elle peut donc bénéficier de la prescription. Et elle va, de ce fait, finalement récupérer sa médaille de bronze gagnée dans le 800 m lors des Mondiaux de 2005, à Helsinki.

La coureuse a été suspendue en décembre 2015 par l’IAAF après une seconde analyse de son échantillon de 2005 révélant des traces de stanozolol. Elle avait, depuis, fait appel de sa sanction devant le tribunal arbitral du sport.

L’IAAF « déçue par cette décision »

Cette décision du TAS est un nouveau coup dur pour la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui s’est dite « déçue par cette décision ». Elle défendait sa position argant que, depuis janvier 2015, le délai de réanalyse des échantillons était passé de huit à dix ans.

Cependant, selon le tribunal, la prescription du dossier Andrianova était déjà effective depuis août 2013 et la réforme ne peut s’appliquer de façon rétroactive. Le TAS a donc jugé que la fédération russe avait « ouvert à tort une procédure disciplinaire » contre l’athlète.

Selon l’AMA, pas de « retesting » dix ans après

La semaine précédente, l’Agence mondiale antidopage (AMA) était déjà sortie de son silence concernant ces « retestings » d’échantillons : selon elle, en testant à nouveau, en 2015, des échantillons d’athlètes prélevés en 2005 à Helsinki, l’IAAF a surinterprété le nouveau code mondial antidopage. Les échantillons de 2005 n’auraient donc plus dû être contrôlés après 2013.

Le 11 août 2015, à quelques jours des Mondiaux de Pékin, la Fédération avait annoncé que des procédures disciplinaires avaient été lancées contre vingt-huit athlètes. L’IAAF expliquait alors avoir contrôlé, « à partir d’avril 2015 », des échantillons de certains participants des Mondiaux de 2005 et 2007.

Une autre athlète russe pourrait bénéficier de l’annulation de la suspension de Tatyana Andrianova : la lanceuse de marteau russe Tatiana Lyssenko, championne olympique à Londres, en 2012, et médaillée d’argent, en 2005.