Des étudiants en première année de médecine passent un examen en décembre 2012 à l'Université médicale de La Timone à Marseille. | ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Le numerus clausus, nombre d’étudiants de médecine de première année admis à l’issue du concours, repart à la hausse cette année, avec 136 places supplémentaires au concours 2016 (+ 1,8 %), bien loin de la stagnation des années précédentes (+0,06 % en 2014-2015 et 0 % l’année précédente), d’après le décret publié au journal officiel le 26 décembre. Cette augmentation fait suite à l’annonce de la ministre de la santé, Marisol Touraine, dans le cadre du plan de lutte contre les déserts médicaux.

Comme prévu, ces augmentations se concentrent sur dix universités dans des régions à faible densité médicale, dont notamment les Antilles-Guyane (15 %), Clermont-Ferrand (+10,1 %), Grenoble (+ 10,5 %), La Réunion (+14,8 %) et Tours (+8,5 %).

S’il se dit « plutôt content de cette augmentation », Maxime Rifad, vice-président de l’association nationale des étudiants en médecine (ANEMF), doute que cette mesure permette de « lutter efficacement contre les déserts médicaux ».

En effet, le numerus clausus a plus que doublé en vingt ans : il était d’environ 3 500 en 1992 pour atteindre 7 633 en 2016. Comme il faut compter entre dix et quinze ans entre l’admission au concours d’un étudiant en Paces (première année commune aux études de santé) et son installation en tant que jeune médecin, « les étudiants sélectionnés aujourd’hui arriveront à la fin de leurs études en 2025-2030, quand les déserts médicaux n’existeront plus », déplore Maxime Rifad. Il juge l’accompagnement à l’installation des jeunes médecins dans les zones désertées bien « plus efficace et plus immédiat ».

Des capacités de formation insuffisantes

Un plus grand nombre d’étudiants pose également des problèmes d’organisation, surtout au niveau de la formation par des personnels hospitaliers en sous-effectifs. « On arrive actuellement à des situations absurdes. Il y a parfois tellement d’étudiants dans les hôpitaux qu’ils n’ont plus qu’un ou deux patients chacun à suivre, dénonce Maxime Rifad. Le numerus clausus devrait dépendre aussi des capacités de formation. »

Pour les autres filières, le nombre d’étudiants admis à la rentrée 2016 reste plutôt stable : 3 095 en pharmacie (contre 3 097 en 2015), 1 005 en formation de sage-femme (contre 1 011 l’année précédente) et 1 199 en odontologie (contre 1 198 l’année précédente). Le détail par établissement est disponible sur le site Légifrance, aux pages suivantes pour la pharmacie, la formation de sage-femme et l’odontologie.