Isabel de Saint Malo, vice-présidente et ministre des affaires étrangères du Panama, assure que son pays va approfondir le dialogue avec l’Organisation de coopération et de développement économiques. | RODRIGO ARANGUA / AFP

Au cœur du scandale des « Panama papers », Isabel de Saint Malo, la vice-présidente et ministre des affaires étrangères panaméenne, a annoncé que son pays allait approfondir le dialogue avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’échange d’informations fiscales, dans un entretien avec l’Agence France-Presse jeudi 7 avril. Cette annonce est faite après une conversation de la vice-présidente du Panama avec Angel Gurria, le secrétaire général de l’OCDE.

« La conversation s’est très bien passée et nous avons conclu que nous allions établir un dialogue au niveau technique, entre le Panama et l’OCDE, pour justement échanger des informations », a déclaré Isabel de Saint Malo. « Nous avons parlé de garder fluides ce dialogue et cette communication. »

Les « Panama papers » en trois points

  • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
  • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
  • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

Sous pression internationale

Depuis les premières révélations des médias membres du Consortium international des journalistes d’investigation (International Consortium of Investigative Journalists, ICIJ), le Panama est cloué au pilori à cause de sa législation accommodante pour les montages fiscaux offshore et de son attitude allant à contre-courant de la tendance mondiale vers la transparence fiscale. Le pays est critiqué pour son refus d’appliquer l’échange automatique d’informations fiscales entre pays, mis récemment en place sous l’impulsion de l’OCDE, l’institution qui pilote ce dossier.

La pression des derniers jours a poussé le président du Panama à afficher sa volonté de négocier. La France a annoncé mardi qu’elle allait réinscrire le Panama sur sa liste des paradis fiscaux à la suite des révélations des « Panama papers », et le petit pays d’Amérique centrale a menacé Paris de représailles économiques. Le gouvernement français a par la suite affirmé qu’il allait demander à l’OCDE de suivre son exemple et en remettant le Panama dans la liste des paradis fiscaux.

« Panama papers », une lumière crue sur l’opacité des paradis fiscaux
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