Le centre de Clermont Aurélien Rougerie, ballon en main, le 3 avril contre Toulon, au Vélodrome de Marseille. | BORIS HORVAT / AFP

Fini le Top 14 ? C’est ce que préconise la cellule technique mise en place par la Fédération française (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR), d’après un document que s’est procuré Sud-Ouest, jeudi 14 avril. La mesure consisterait à réduire le nombre de clubs du championnat de première division : ils ne seraient plus 14 mais 12 à partir de la saison 2018-2019, juste avant le prochain Mondial au Japon.

La création de ce Top 12 figure parmi les quinze propositions remises la semaine dernière aux instances dirigeantes du rugby français et censées améliorer la compétitivité du XV de France, encore sous le choc d’une Coupe du monde calamiteuse achevée sur un échec retentissant contre la Nouvelle-Zélande (62-13).

Cette configuration réduite permettrait de supprimer les matchs de barrage qui opposent traditionnellement les équipes classées entre la 3e et la 6e place à l’issue de la saison régulière, et donnerait lieu directement à des demi-finales entre les quatre premiers.

Résultat escompté : trois dates de moins dans le calendrier. Ce nouvel agencement aurait aussi pour conséquence de n’entraîner qu’une seule relégation en Pro D2 à l’issue de la saison, contre deux actuellement.

Une liste de trente joueurs « Elite »

Sur les quinze mesures, en revanche, douze pourraient entrer en vigueur dès la saison prochaine. Les plus attendues concernent la mise à disposition des joueurs internationaux du XV de France, pour l’instant tiraillés entre les intérêts de leurs clubs, qui sont leurs employeurs, et de la sélection nationale.

Les membres de la cellule technique recommandent ainsi l’établissement, dès le mois de mai ou de juin 2016, d’une liste « Elite » de 30 joueurs, et d’une autre (« Développement »), de 20 à 30 joueurs maximum. Cette cinquantaine de joueurs, qui constitueront le vivier du XV de France, seraient davantage protégés et mieux suivis grâce à des rencontres régulières entre les encadrements du club et des Bleus au sujet de leur santé et de leurs objectifs.

Entre autres, ils ne pourraient plus disputer 300 minutes d’affilée (soit près de trois match et demi) sans obtenir par la suite une semaine de régénération. Et leur intersaison serait considérablement rallongée. Les internationaux non convoqués pour la tournée de juin bénéficieraient, en effet, de 12 semaines de rang sans match officiel. Et pour ceux qui voyageront dans l’hémisphère Sud, ce serait 10 semaines.

« Favoriser le temps de jeu des meilleurs jeunes »

Le sélectionneur des Bleus aurait aussi à sa disposition ses joueurs huit semaines d’affilée durant le Tournoi des six nations et quatre durant les tests de novembre, limitant ainsi les allers-retours en club. En retour, l’indemnité versée par la Fédération à la Ligue devrait être réévaluée. Actuellement de 1 300 euros par jour et joueur convoqué, elle pourrait être portée à 2 000 euros environ, selon un calcul revisité.

Parmi les autres préconisations, la cellule technique propose d’élargir la feuille de match, afin de « favoriser le temps de jeu des meilleurs jeunes ». Actuellement à 23 joueurs (15 titulaires, 8 remplaçants), la feuille de match pourrait être portée à 24 noms si 3 joueurs qui la composent sont en « convention de formation » au club. Et même à 25, avec 5 jeunes en formation inscrits. Ce qui rendrait possible 8 à 10 changements durant une même partie.

Avant d’être mises en application, toutes ces mesures devront d’abord être soumises à l’approbation de Pierre Camou, président de la FFR, et de Paul Goze, son homologue de la LNR, qui devraient se réunir à la fin du mois d’avril.

La cellule technique à l’origine de ces propositions avait été constituée le 22 octobre, quelques jours après la déroute des Bleus en Coupe du monde. Elle a réuni dix personnalités, parmi lesquelles les anciens internationaux Julien Bonnaire et Thomas Castaignède, le directeur technique national Didier Retière, les directeurs sportifs Jean-Marc Lhermet (Clermont) et Fabrice Landreau (Grenoble) ainsi que le président du Stade Français Thomas Savare, champion de France en titre.