Après plusieurs tentatives infructueuses, DreamWorks Animation a peut-être enfin trouvé un acheteur. Comcast, le premier câblo-opérateur américain, propriétaire de NBCUniversal, serait prêt à racheter pour 3 milliards de dollars (2,64 milliards d’euros) le créateur de Shrek, Kung Fu Panda et Madagascar, selon le Wall Street Journal, qui cite, mercredi 27 avril, des sources anonymes proches du dossier.

L’idée de Comcast serait de rapprocher DreamWorks Animation de son propre studio d’animation, Illumination Entertainment, qui, malgré ses récents succès comme Despicable Me et Minions, reste encore un acteur de taille modeste. Convaincu qu’il doit accélérer dans ce domaine, Comcast a décidé de mettre le prix en proposant à Jeffrey Katzenberg, patron et actionnaire majoritaire à 60 % de DreamWorks, une prime de 28 % par rapport à la valorisation actuelle du groupe.

M. Katzenberg cherche depuis des années à vendre son studio, dont l’indépendance est devenue un handicap au fil du temps. Dans un secteur où les succès sont aléatoires, Dreamworks Animation a de plus en plus de mal à tirer son épingle du jeu face à des acteurs plus solides comme Disney et sa filiale Pixar, Blue Sky (L’âge de glace) ou Warner Bros. Après plusieurs sorties décevantes entre 2012 et 2014, DreamWorks a été obligé, depuis, d’entreprendre une série de restructurations. En janvier 2015, le groupe a ainsi supprimé 500 postes et annoncé son intention de se séparer de son siège social de Glendale, en Californie. Un malthusianisme qui l’a conduit à réduire également le rythme des sorties de films passant, de trois par an à deux aujourd’hui.

Produits sous licence

Dans ce contexte compliqué, Dreamworks avait tenté dès 2014 de se vendre au groupe japonais de télécommunications, SoftBank, ainsi qu’au fabricant de jouets Hasbro. En vain. En attendant, le studio tente de se diversifier, notamment au travers d’un partenariat avec Netflix pour produire des dessins animés et le rachat de la société de vidéo numérique AwesomenessTV.

Le rapprochement avec Illumination Entertainment pourrait offrir à DreamWorks de nouvelles perspectives. Le studio pourrait s’inspirer des méthodes de production de la filiale de Comcast. Celle-ci externalise une partie de son animation dans des pays à bas coûts, ce qui lui permet de produire des films 40 % moins chers que la firme de M. Katzenberg.

L’alliance des deux studios pourrait également déboucher sur des synergies dans le domaine des produits sous licence et des parcs à thème dans lequel Comcast a beaucoup investi ces dernières années. Enfin, DreamWorks permettrait à Illumination Entertainment de mettre un pied sur le très prometteur marché chinois, où M.Katzenberg a monté une coentreprise, Shanghai Oriental DreamWorks, qui a produit le dernier Kung Fu Panda.

Si le rachat allait à son terme, cela pourrait signifier le départ de M.Katzenberg, qui, selon son contrat, peut prétendre à un chèque de départ de 22 millions de dollars. Christopher Meledandri, le patron d’Illumination, pourrait lui succéder.