Dans le camp de Grande-Synthe (nord de la France), le 7 avril. | SARAH ALCALAY/SIPA POUR "LE MONDE"

Revirement de situation dans la gestion du camp de migrants de Grande-Synthe, près de Dunkerque, dans le Nord. Alors que l’Etat s’était opposé à financer, en partenariat avec Médecins sans frontières (MSF), l’aménagement de ce camp, il va finalement prendre en charge, en totalité ou presque, les dépenses de fonctionnement de ce lieu, qui accueille, dans des conditions dignes, près de 1 300 migrants.

Le financement de l’Etat concernera notamment la « présence d’un encadrement 24 heures sur 24, le gardiennage, le nettoyage des sanitaires, la médiation sociale, la sécurité », a précisé Damien Carême, le maire (EELV) de Grande-Synthe, lors d’une conférence de presse, lundi 11 avril.

« Entre 3,5 et 4 millions par an »

Les dépenses sont estimées « entre 3,5 et 4 millions d’euros par an », a rapporté M. Carême. « Mais un mois de fonctionnement va permettre d’affiner » le montant, a précisé l’édile.

En revanche, l’Etat ne devrait pas prendre en charge les près de 3 millions d’euros d’investissements réalisés initialement par Médecins sans frontières (MSF) et la communauté de communes pour la construction de ce nouveau camp aux normes internationales constitué d’abris en bois, qui vient se substituer au camp insalubre du « Basroch ».

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L’Etat change de ton

Depuis 2006, la commune de Grande-Synthe, dans la banlieue de Dunkerque, est une halte sur la route de l’Angleterre. Au fil des ans, la ville a vu le nombre de migrants croître de manière exponentielle, pour atteindre 2 500 personnes en octobre 2015. Désireux d’accueillir les migrants dans des conditions de vie décentes, le maire EELV a vite été dépassé par ces arrivées massives. Il a donc appelé l’Etat au secours. En vain.

Les baraquements du campement d'accueil pour migrants de Grande-Synthe, le 7 avril. | SARAH ALCALAY/SIPA POUR "LE MONDE"

Finalement, c’est MSF qui a répondu à « cette urgence humanitaire en construisant là un camp aux normes internationales », rappelle Hortense Devalière, la coordinatrice.

Le jour de l’ouverture du camp, le 7 mars, le préfet du Nord a tenté de bloquer le déménagement. La sécurité offerte aux migrants dans le nouvel espace n’était pas suffisante à ses yeux. Quelques jours plus tard, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait publiquement savoir que l’État ne jugeait pas cette création nécessaire.

Mais depuis, le ton a changé. A l’issue d’une rencontre à Grande-Synthe, le 31 mars, avec le maire de la ville, Bernard Cazeneuve a annoncé cette décision de prise en charge, a indiqué M. Carême.

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