Les ministres des finances de la zone euro ne se retrouveront pas jeudi pour discuter du cas grec. Ils ont besoin d’un délai supplémentaire pour débattre des deux plans de réformes censés débloquer de nouveaux prêts à Athènes, a expliqué mardi 26 avril Michel Reijns, le porte-parole du président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Ce dernier avait d’ailleurs déjà annoncé un peu plus tôt dans la journée qu’une telle réunion ne pourrait avoir lieu que « s’il y a une chance » d’accord. « Sinon, nous prendrons juste du temps supplémentaire », avait-il précisé lors d’un entretien hebdomadaire à la télévision néerlandaise RTL-Z.

Poursuite des versements

La date du 28 avril avait été évoquée vendredi à l’issue d’une réunion à Amsterdam aux Pays-Bas avec le Fonds monétaire international (FMI). M. Dijsselbloem avait alors affirmé la viser « pour conclure l’évaluation des réformes en Grèce et commencer les discussions sur la soutenabilité de sa dette ». La conclusion de cette évaluation doit permettre la poursuite des versements prévus dans le cadre du plan d’aide de 86 milliards d’euros décidé en juillet 2015.

Athènes compte sur un accord pour permettre le versement de jusqu’à cinq milliards d’euros de nouveaux prêts qui lui permettraient d’honorer les 3,5 milliards à rembourser au FMI et à la Banque centrale européenne (BCE) en juillet tout en assurant le fonctionnement de l’Etat.

Fardeau de la dette publique

Un compromis sur les réformes entre la Grèce et ses créanciers permettrait en outre d’ouvrir des pourparlers sur un allègement du fardeau de la dette publique du pays, qui caracole à près de 180 % de son produit intérieur brut (PIB).

Pour convaincre le FMI de participer à leur plan d’aide, les créanciers européens ont convenu de la possibilité d’un paquet de mesures supplémentaires qui serait imposé si la Grèce ne respectait pas les objectifs budgétaires fixés pour 2018. Cette année-là, celle de l’expiration de l’actuel plan d’aide, Athènes est en effet censée atteindre un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette) de 3,5 % du PIB. Cet objectif est jugé irréaliste par le Fonds monétaire, en tout cas son respect sur le long terme.