L'ancien putschiste Azali Assoumani, lors d'un meeting pour l'élection présidentielle, le 24 janvier 2016, à Moroni aux Comores. | AFP

Le colonel Azali Assoumani a été élu président avec 40,98 % des voix à l’issue du second tour de l’élection s’est déroulé dimanche 10 avril, selon des résultats rendus publics vendredi 15 avril par la Commission électorale.

L’ex-putschiste qui a dirigé le pays de 1999 à 2006 devance le candidat du pouvoir, Mohamed Ali Soilihi, dit Mamadou (39,87 % des voix) et Mouigni Baraka, gouverneur de la Grande- Comore, nettement distancé (19,15 %). Il était soutenu par l’ancien président et toujours très populaire Ahmed Abdallah Sambi (2006-2011).

Après les soupçons d’irrégularités au premier tour, le second tour s’est déroulé dimanche dans un climat tendu et le retard pris par la commission électorale pour dévoiler le résultat n’a rien fait pour ramener la sérénité.

Des incidents impliquant des partisans des différents camps ont émaillé le second tour dimanche sur l’île d’Anjouan. Dans certaines localités, des partisans d’Ahmed Abdallah Sambi ont été accusés de perturber le vote. Le charismatique M. Sambi, dont le parti Juwa (Soleil) a été éliminé au premier tour, est encore très populaire sur l’île d’Anjouan, où il est né.

À l’exception de Mamadou qui avait fait de l’énergie et de la formation professionnelle ses priorités, les programmes des candidats étaient quasiment identiques, axés sur la gratuité des soins de santé, l’enseignement et l’amélioration des infrastructures délabrées du pays.

Ancienne colonie française de tradition musulmane sunnite, les Comores ont connu une histoire tumultueuse, jalonnée de vingt coups d’État ou tentatives depuis 1975 et contrariée par la perte de Mayotte qui alimente une querelle de souveraineté de faible intensité avec Paris.