L’extrême droite est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 24 avril, en Autriche, selon des projections reposant sur des résultats partiels (un peu plus de la moitié des bureaux de vote) et des sondages à la sortie des bureaux de vote.

Le candidat du parti FPÖ, Norbert Hofer, remporterait 36,7 % des voix, réalisant le meilleur résultat de cette formation d’extrême droite depuis la Deuxième guerre mondiale à une élection nationale en Autriche.

L’écologiste, Alexander Van der Bellen, et une candidate indépendante, Irmgard Griss, sont au coude-à-coude pour la deuxième place, avec respectivement 19,7 % et 18,8 % des suffrages, selon ces mêmes projections.

Les candidats social-démocrate Rudolf Hundstorfer (SPÖ) et conservateur Andreas Khol (ÖVP) sont éliminés avec 11,2 % des voix seulement chacun. Ces deux partis se partageaient le pouvoir depuis 1945.

En Autriche, le rôle du président n’a jamais été que protocolaire. Le chef de l’Etat désigne le chancelier. Il peut aussi théoriquement révoquer le gouvernement.

Campagne dominée par la question du droit d’asile

Ces résultats étaient attendus : les sondages donnaient Rudolf Hundstorfer et Andreas Khol largement derrière les trois autres candidats dans cette élection qui doit désigner le successeur du président sortant SPÖ, Heinz Fischer. Le second tour aura lieu le 22 mai.

La campagne électorale a été dominée par la question du droit d’asile. Le gouvernement a établi des restrictions drastiques en la matière, l’extrême droite lui reprochant de ne pas en faire assez, et les défenseurs des droits de l’homme trouvant qu’il est allé trop loin.

L’Autriche a enregistré 90 000 demandes d’asile en 2015. Rapporté à sa population (8,58 millions de personnes), c’est un chiffre qui la place parmi les premiers pays d’accueil en Europe.

Mais la campagne n’a pas tourné qu’autour des réfugiés. L’usure des partis au pouvoir a aussi largement pesé.