Jean-Michel Aulas à Monaco le 13 juin 2015. | VALERY HACHE / AFP

Quel blagueur ce Jean-Michel Aulas. Sa dernière saillie contre le PSG, lâchée dans les couloirs du Parc OL, samedi 30 avril, après la courte victoire (2-1) de son équipe face au Gazélec Ajaccio, lors de la 36e journée de Ligue 1, n’était donc qu’un bon mot, un trait d’esprit que ces grégaires de journalistes ont pris comme une nouvelle attaque contre le propriétaire qatari du Paris-Saint-Germain quand il ne fallait y voir que de l’humour.

Ce n’était qu’une « joke » a précisé dimanche 1er mai l’indéboulonnable patron de l’Olympique lyonnais sur son très actif compte Twitter après les remous suscités par ses propos de la veille. Avec le même nombre de points (62), les deux équipes sont au coude-à-coude pour la place de dauphin du PSG, déjà sacré champion – pour la quatrième saison d’affilé – depuis belle lurette avec ses 89 points au compteur et ses records en pagaille.

« C’est bien d’avoir une finale du championnat de France contre Monaco, car le Qatar ne fait pas partie de la France. Il y aura donc un titre de champion de France à la clé », avait déclaré Jean-Michel Aulas pour évoquer le choc de la 37e et pénultième journée du championnat, qui opposera son club à celui de la Principauté, samedi 7 mai.

« Le championnat est plié »

« Le championnat du Qatar étant bien spécifique et réduit à une seule équipe, on va dire que c’est presque un match pour le championnat de France qui va se dérouler samedi contre Monaco », avait poursuivi l’amuseur public Aulas qui n’a toujours pas digéré que le PSG se fasse (laisse ?) battre par l’AS Monaco (2-0) le 20 mars au Parc des Princes.

Le Paris-Saint-Germain n’a pas réagi à la dernière provocation du président Aulas mais son patron, Nasser Al-Khelaïfi, sur l’épaule duquel tapait encore Aulas lors d’une récente soirée organisée sur une péniche parisienne par RMC en hommage à Luis Fernandez, a dû modérément apprécier l’humour du Lyonnais.

Aulas : "Le championnat du Qatar étant terminé, place à la finale du championnat de France !"
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Car ce n’est pas la première fois que le dirigeant de l’OL, qui a lui aussi étendu son règne sans partage sur la France du football entre 2002 et 2008, égratigne la toute-puissance du PSG version qatarie.

« Le championnat est plié au regard des forces en présence, déclarait-il ainsi, sans une once d’ironie, dans un entretien au Monde, en septembre 2015, dès le début de la saison. Le championnat est plié de par l’écart économique. Le PSG aura un budget autour de 600 millions d’euros et le plus haut ­budget qui suit [celui de l’OL] se situe autour de 180 millions ; vous êtes dans un rapport de 1 à 3 entre les meilleurs d’un championnat. »

Coutumier du fait

Il y a un an, Jean-Michel Aulas se faisait remarquer, cette fois, en déposant un recours devant le Comité national olympique sportif français pour contester la réduction de la suspension de Zlatan Ibrahimovic de quatre à trois matchs. Quelques semaines plus tôt, il dénonçait un arbitrage favorable au PSG après le match nul concédé à Lyon (1-1) en février 2015.

Des attaques à répétition qui avaient fini par hérisser le très impassible président du PSG. « Est-ce que vous me voyez parler des autres clubs ? Est-ce normal ? Est-ce le mode de fonctionnement ? Je ne comprends pas », s’était emporté Nasser Al-Khelaïfi il y a un an devant le conseil d’administration de la LFP.

Pas avare en calembours, le blagueur Aulas ne s’est étonnamment pas risqué à plaisanter avec la géographie de l’AS Monaco ni avec les avantages fiscaux que lui procure le fait d’avoir son siège social en Principauté et non en France ni avec les origines russes de son milliardaire de propriétaire. Mais peut-être se réserve-t-il cette nouvelle « joke » pour samedi.