Zinédine Zidane lors du match aller face à Manchester City. | Jason Cairnduff / REUTERS

Il y a un peu plus de quatre mois, Zinédine Zidane entraînait l’équipe réserve du Real Madrid, en Troisième Division espagnole. Mercredi 4 mai, il se retrouve à un match de la finale de la Ligue des champions, firmament du football européen que son équipe espère atteindre face à Manchester City, en match retour de demi-finale, après le nul (0-0) concédé le 12 avril.

« Pour toi, le mot “impossible” n’existe pas  », avait lancé Florentino Pérez à son ex-milieu fétiche (231 matchs avec le Real entre 2001 et 2006) alors qu’il lui confiait, le 4 janvier, les rênes de la « Casa blanca ». Une maison blanche qui abritait alors une équipe en situation délicate après une saison sans titre. Depuis, le technicien Zidane apprend, progresse et récolte les premiers succès : victoire en avril dans le Clasico face au FC Barcelone (2-1), retour dans la course au titre en Ligua et, surtout, qualification en quarts de finale retour le 12 avril face à Wolfsburg (3-0), malgré un match aller bien mal engagé (0-2).

Un retournement de situation signé Cristiano Ronaldo, auteur du triplé face aux Allemands. Le triple Ballon d’or, élément clé du Real, revenu au top depuis l’arrivée du Français à la tête du club. Avec 16 buts dans cette Ligue des champions, le Portugais peut même viser ce mercredi le record de buts inscrits dans une seule édition, record qu’il a établi à 17 buts en 2013-2014. Forfait pour cause de blessure à la cuisse lors du match aller contre les Anglais, CR7 est à nouveau en pleine possession de ses moyens. C’est Zinédine Zidane en personne qui l’affirme. « Petit à petit, il a récupéré. C’est un joueur qui récupère rapidement et il sera [ce soir] à 100 %. » Avant d’ajouter, à la veille de l’échéance : « Nous avons besoin de lui à 100 %. C’est une bonne chose qu’il soit sur le terrain avec nous », alors que l’attaquant français Karim Benzema et le milieu brésilien Casemiro sont absents sur blessures.

Meilleures attaques

En retour, Cristiano Ronaldo ne cache pas son estime pour son entraîneur. « Avec Zidane, nous nous sentons davantage appréciés. Nous ressentons son affection. Nous savons qu’il suit un processus d’adaptation, mais les choses ont rapidement été très fluides », a déclaré Ronaldo. Echange d’amabilités… « Pour moi, c’est très important qu’un joueur puisse parler de cette manière, répondait Zizou, mardi. Cela veut dire que je fais bien mon travail, que le message passe et c’est le plus important. »

Point commun entre les deux hommes, leur attachement au Real et à la Ligue des champions, pour le club, premier au palmarès avec 10 trophées, et pour l’ancien Ballon d’or.
Buteur d’anthologie pour décrocher la « Novena » (9e titre) en 2002, entraîneur adjoint pour la « Decima » (10e) en 2014, Zidane espère conduire le club merengue à la 14e finale de son histoire et à l’« Undecima », 11e trophée.

Pour cela, la meilleure attaque de Liga, avec 105 buts inscrits en championnat espagnol, doit battre celle du championnat britannique – 68 buts en Premier League. Le 0-0 du match aller (joué sans Ronaldo) donne sa chance à City d’entrer dans l’histoire en accédant à sa première finale de Ligue des champions. « Notre motivation doit être liée au fait de jouer la finale, ce que nous n’avons jamais fait auparavant. Nous allons jouer contre une grande équipe comme le Real Madrid, dans un très beau stade », a estimé mardi 3 mai l’entraîneur mancunien Manuel Pellegrini. 

Confiant dans son équipe, il a rappelé qu’elle s’était « très bien débrouillée à l’extérieur en Ligue des champions, par exemple la saison dernière à Rome ou face au Bayern Munich. C’est important, parce que la pression du stade Santiago-Bernabeu est très forte. » Les supporters du Real Madrid ont en effet promis un accueil d’« enfer » aux joueurs de Manchester City dans une enceinte à guichets fermés depuis plusieurs semaines. « Mais je pense que nous avons assez de personnalité et de football pour essayer de les battre. »

« Parce que les joueurs le méritent »

Le Real n’a, certes, encaissé aucun but à domicile cette saison en cinq rencontres de C 1. Mais en l’absence de Casemiro, l’homme qui a stabilisé l’entrejeu merengue à l’aller, le Real pourrait être vulnérable derrière face aux actions Sergio Agüero et Kevin De Bruyne. Par ailleurs en attaque, si Benzema est absent, Gareth Bale est, lui, en pleine forme.

« Nous savons que nous allons souffrir jusqu’à la 90e minute, voire plus, a prudemment déclaré Zinédine Zidane, ce sera un match très difficile, très compliqué, et si nous ne nous qualifions pas, ce sera clairement un échec. »

« Quand on est l’entraîneur du Real Madrid, on imagine aller très loin dans les compétitions. Après, je suis très content, pas pour ce qui va ou peut arriver, mais je suis content de ce qui se passe au quotidien, je suis heureux du travail qu’on est en train de faire. Cela me remplit de joie. Forcément, on a envie que ça se termine par quelque chose de très important pour nous, parce que les joueurs le méritent, mais il va falloir travailler jusqu’au bout. » A la clé, une finale 100 % espagnole le 28 mai à Milan, face à l’Atletico, vainqueur du Bayern mardi 3 mai.