Dans une interview donnée au Parisien, lundi 2 mai, le rapporteur du projet de loi travail Christophe Sirugue, socialiste, estime qu’il « manque près de 40 voix pour obtenir une majorité et voter la loi ». Selon le député PS de Saône-et-Loire :

« Il y a des opposants historiques à l’intérieur du groupe PS qui sont la vingtaine de frondeurs. (…) Il y a ensuite ceux que j’appellerai les opposants de “bonne foi”, plusieurs dizaines. Ceux-là ont des interrogations sur plusieurs points du texte, comme le périmètre des licenciements et le risque inhérent aux accords d’entreprises. »

Alors que les discussions à l’Assemblée nationale débutent mardi 3 mai, Christophe Sirugue revient dans cet entretien sur les modifications qui vont être apportées au texte.

« J’ai posé plusieurs séries d’amendements. Sur le périmètre d’appréciation des difficultés économiques, le projet de loi vise à le ramener à la France et non plus à l’échelle internationale. C’est une ligne rouge pour beaucoup de mes collègues. Je propose donc de le ramener à l’échelle internationale. »

84 000 manifestants contre la loi travail

Si pour M. Sirugue, « le péché originel » de ce texte et d’avoir « laissé dire dès le début que cette loi allait faciliter les licenciements », il s’en prend également au président du Medef, Pierre Gattaz, qui a menacé de quitter les négociations de l’assurance-chômage s’il n’obtenait pas satisfaction. Pour le député PS, M. Gattaz « ne doit pas oublier qu’il y a encore une part des 40 milliards du crédit d’impôt compétitivité et emploi [CICE] qui doit être discuté lors du débat budgétaire de l’automne ».

Dimanche, les défilés traditionnels du 1er-Mai placés sous le signe de la lutte contre le projet de loi ont rassemblé près de 84 000 personnes en France, selon le ministère de l’intérieur. Pour le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez : « Le gouvernement peut toujours retirer sa loi s’il écoute l’opinion publique, s’il écoute la mobilisation. »

Les organisations syndicales prévoient d’ailleurs de nouveaux rassemblements mardi 3 mai pour l’ouverture du débat parlementaire.