Les modèles de Mini "louables" seront équipés d'un système connecté qui permettra la transaction entre propriétaire et loueur. Et géolocalisera le véhicule (ici, la présentation de la Mini troisième génération en 2013, à l'usine BMW d'Oxford). | Suzanne Plankett /Reuters

Mini va bientôt proposer, à titre expérimental, d’équiper ses voitures d’un système permettant à leur propriétaire de les louer à d’autres particuliers. Cette annonce a été faite à l’agence Bloomberg par Peter Schwarzenbauer, le patron du groupe BMW, lors du Salon de Pékin qui vient de fermer ses portes. « Ce sera un genre de Airbnb sur roues », estime-t-il. A la demande des clients, certaines Mini seront donc dotées d’un système connecté permettant de réaliser la transaction entre loueur et locataire. Pour des raisons de sécurité, l’équipement sera aussi en mesure de géolocaliser la voiture… Ce qui devrait peut-être soulever quelques objections de la part des défenseurs les plus sourcilleux de la protection de la vie privée.

« L’idée de diviser par deux le coût de leur leasing est susceptible de séduire une partie de nos clients. » Peter Schwarzenbauer, directeur de BMW

Selon M. Schwarzenbauer, cette option pourra permettre aux propriétaires de valoriser leur véhicule lorsqu’ils ne l’utilisent pas et de réduire les coûts d’entretien. « Bien sûr, certains refuseront l’idée de prêter leur voiture à des inconnus, mais l’idée de diviser par deux le coût de leur leasing est susceptible de séduire une partie de nos clients », explique-t-il. Ce qui vaut aussi pour le remboursement d’emprunt.

La marque n’a pas précisé quand et où elle envisageait de lancer cette expérimentation. Elle n’a pas non plus communiqué sur la façon dont elle entend – ou pas – se rémunérer pour ce service, mais avance que le coût de l’équipement d’une voiture serait « négligeable ». Si l’expérience devait s’avérer positive, elle pourrait être généralisée et élargie à la marque BMW.

L’économie collaborative séduit les constructeurs

Car la location entre particuliers est une activité en pleine croissance. La société française Drivy, numéro un européen, vient de mener à bien une levée de fonds de 31 millions d’euros pour assurer son développement. Ce projet confirme la nouvelle vocation des constructeurs. Ces derniers se considèrent de plus en plus comme des « vecteurs de mobilité » capables de proposer des services clés en main aux particuliers (y compris à ceux qui n’ont pas l’intention d’acquérir une voiture).

BMW a déjà lancé aux Etats-Unis et en Allemagne plusieurs services d’autopartage et de covoiturage. Le groupe bavarois n’est d’ailleurs pas le premier à mettre en œuvre l’idée d’associer vente d’un véhicule et location de celui-ci. En France, la société de distribution AramisAuto (qui vend des voitures neuves et d’occasion) a lancé, fin 2014, en association avec le service de covoiturage BlaBlacar et de location entre particuliers OuiCar, une formule de financement indexée sur les recettes liées à l’économie collaborative réalisées par l’acquéreur.