Rodolfo De Benedetti, le 4 decembre 2014. | ERIC PIERMONT / AFP

C’est à un exercice difficile qu’a dû se livrer L’Espresso, l’un des plus grands magazines italiens : dans son numéro qui paraît vendredi 22 avril, le titre met en cause son principal actionnaire, Rodolfo de Benedetti, patron du groupe qui publie le magazine.

Les « Panama papers » en trois points

  • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
  • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
  • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.

Cet industriel, fils et successeur du célèbre magnat italien Carlo de Benedetti, dirige notamment Sogefi Group, l’un des leaders mondiaux de l’équipement automobile. Il apparaît en effet dans les « Panama papers », sur lesquels L’Espresso, partenaire du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), a pu enquêter.

Le magazine révèle que l’homme a été, de 1995 à 2003, administrateur de McIntyre Limited, société offshore installée aux îles Vierges britanniques. Dans ce cadre, il s’est associé à un Français installé à New York, spécialisé dans la finance, Antoine Bernheim (qui n’est pas feu le PDG de Generali).

« Je paye mes taxes en Italie »

Interrogé, M. de Benedetti précise que « cette société a été fermée voici plusieurs années », et qu’elle servait à « des investissements financiers sur le continent américain », mais aussi « à gérer les anciennes économies de la famille ». Surtout, précise l’industriel, « cette société a été régularisée auprès des autorités italiennes en 2003 ». Il assure avoir démissionné cette même année de ses fonctions de directeur de McIntyre.

« Je n’ai jamais été actionnaire ou bénéficiaire économique de McIntyre, assure Rodolfo de Benedetti. Mon nom n’apparaît qu’en tant que membre du conseil d’administration. Enfin, je tiens à souligner que je déclare tous mes revenus et que je paye mes taxes en Italie. »

L’Espresso évoque également d’autres noms de personnalités du monde économique et financier italien, comme Silvio Garzelli, un ancien dirigeant du groupe alimentaire Ferrero (qui produit notamment le Nutella), administrateur durant des années d’une société offshore. Ou encore Daniele Bodini, ancien homme d’affaires italien, devenu représentant à l’ONU de la République de Saint-Marin, également lié à une structure offshore des îles Vierges britanniques, Raf Holdings Ltd.