Mario Vargas Llosa en mars 2016. | Francisco Seco / AP

Le Prix Nobel de littérature 2010, Mario Vargas Llosa, dont le nom apparaît dans les « Panama papers », a assuré, jeudi 7 avril, qu’il n’avait jamais eu connaissance d’un compte offshore à son nom et à celui de son épouse, dont il est aujourd’hui séparé. « Je ne savais même pas, je l’ignorais complètement », a déclaré le Prix Nobel, âgé de 80 ans, ajoutant : « Je n’ai jamais mis un dollar dans cette société. »

Selon le site d’information espagnol El Confidencial, qui a pris part, comme Le Monde, à l’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) sur les « Panama papers », les noms de l’écrivain et de Patricia Llosa apparaissent en lien avec la société Talome Services Corp, aux Iles Vierges, entre le 1er septembre et la mi-octobre 2010.

« Aucun lien » avec Mossack Fonseca

L’auteur de La ville et les Chiens a par ailleurs qualifié d’« absurde » de prétendre qu’il ait pu renoncer à cette société parce qu’il allait recevoir le prix Nobel, en 2010.

L’agence littéraire Carmen Balcells, qui représente M. Vargas Llosa, écrit dans un communiqué que l’écrivain et son épouse « n’ont jamais eu aucun lien avec les avocats de Mossack Fonseca », le cabinet panaméen en cause dans le scandale, « et n’ont jamais possédé de biens ou de fonds dans une société portant ce nom ».

« Si M. et Mme Vargas Llosa ont pu monter cette société en vue d’un investissement alors envisagé, cela ne peut être attribué qu’à un conseiller financier ou à un intermédiaire », souligne l’agence.

Les « Panama papers » en trois points

  • Le Monde et 108 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance offshore et des paradis fiscaux.
  • Les 11,5 millions de fichiers proviennent des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, entre 1977 et 2015. Il s’agit de la plus grosse fuite d’informations jamais exploitée par des médias.
  • Les « Panama papers » révèlent qu’outre des milliers d’anonymes de nombreux chefs d’Etat, des milliardaires, des grands noms du sport, des célébrités ou des personnalités sous le coup de sanctions internationales ont recouru à des montages offshore pour dissimuler leurs actifs.