Le « Brexit » pourrait être « un coup de tonnerre politique »
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Le débat qui dure depuis plus d’un an au sujet du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) a révélé de nouvelles lignes de fractures politiques entre partisans et opposants au « Brexit ». Conservateurs et travaillistes sont divisés sur la question. Alors que David Cameron a obtenu, à Bruxelles, des gages lui permettant de défendre le maintien de son pays dans l’UE, les défenseurs du « Brexit » lui promettent une campagne acharnée.

  • Le maire de Londres, Boris Johnson

Le maire de Londres, Boris Johnson, laisse planer le doute sur sa position en vue du référendum. | ISSEI KATO / REUTERS

Le très populaire maire conservateur de Londres a mis fin au suspense, dimanche 21 février, en annonçant qu’il ferait campagne pour le « Brexit » lors du référendum du 23 juin. Lors d’une allocution devant son domicile à Londres, il a précisé que cela avait été une décision difficile à prendre et a assuré que le premier ministre avait négocié « de manière fantastique » à Bruxelles. « Je ferai campagne pour sortir de l’UE parce que je veux un meilleur contrat pour le peuple de ce pays, pour qu’il économise de l’argent et reprenne le contrôle », a-t-il déclaré. Boris Johnson a précisé qu’il ne participerait pas à des débats télévisés contre son parti.

  • Les eurosceptiques de l’UKIP

Le parti eurosceptique et anti-immigration UKIP de Nigel Farrage souhaite le Brexit au nom de la défense des frontières et de l’hostilité à l’arrivée de migrants sur le sol britannique. | Martin Meissner / AP

Vainqueur des élections européennes en 2014 (avec 27,5 % des voix), troisième force politique britannique à l’issue des législatives de mai dernier (avec 13 % des voix), le parti eurosceptique et anti-immigration UKIP, emmené par Nigel Farrage, est résolument la force politique qui a fait émerger le débat sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Il défend le Brexit au nom de la défense des frontières et de l’hostilité à l’arrivée de migrants sur le sol britannique.

L’UKIP mène la campagne pour le « out » à travers le groupe Leave.eu, appuyé par divers mouvements eurosceptiques. Deux millionnaires les financent : Arron Banks, un ancien donateur du Parti conservateur qui a fait fortune dans les assurances, et Richard Tice, un promoteur immobilier. Faisant bande à part, Douglas Carswell, le seul parlementaire UKIP soutient une campagne concurrente pour le « out », la coalition transpartisane Vote Leave.

  • Des conservateurs

Philip Hollobone, parlementaire conservateur favorable à la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne. | LEON NEAL / AFP

Le débat sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne n’a cessé, depuis la campagne des législatives en 2015, de diviser le parti de la majorité de David Cameron. Plusieurs conservateurs ont créé en juin « Conservatives for Britain », groupe de parlementaires europhobes.

De nombreux conservateurs défendent le Brexit pour des raisons économiques, arguant que le marché commun pénaliserait l’économie britannique.

  • Des travaillistes

John Mills, au centre, au lancement de la campagne des travaillistes favorables à la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. | LEON NEAL / AFP

Quelques parlementaires travaillistes sont allés à l’encontre de la ligne de leur parti en défendant la sortie du pays de l’Union européenne. Ralliés au mouvement « Vote leave », ils sont accompagnés du millionnaire John Mills, qui est aussi le plus gros donateur du parti travailliste.

  • Des chefs d’entreprise

Même si une grande partie du monde de l’économie et des affaires fait plutôt campagne pour que le « non » l’emporte au référendum, un groupe de chefs d’entreprise, rassemblés derrière le nom « Business for Britain », fait campagne depuis un an contre une « Union » qui lui semble délétère pour l’économie du pays. Ils ont rallié la campagne Vote Leave. Joe Foester, fondateur de Reebok, s’est, lui aussi, exprimé en faveur du « out ».

Voir le visuel interactif : Le Royaume-Uni gagnerait-il à quitter l’Union européenne ?