Moïse Katumbi, ex-gouverneur du Katanga et probable candidat à la présidentielle au Congo-Kinshasa, mai 2015. | FEDERICO SCOPPA / AFP

Le ministre de la justice de la République démocratique du Congo, Alexis Thambwe Mwamba, a déclaré mercredi 4 mai avoir ordonné une enquête sur « le recrutement de mercenaires » étrangers liés à l’opposant Moïse Katumbi, ex-gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est) et probable candidat à la présidentielle.

« J’ai donné injonction au PGR (procureur général de la République) d’ouvrir un dossier judiciaire dans l’ex-province du Katanga (…) nous avons la preuve documentée que plusieurs anciens militaires américains qui se trouvent actuellement au Katanga sont au service de M. Katumbi », a déclaré à la presse à Kinshasa.

Dimanche, quatre proches de M. Katumbi, dont un Américain, ont été arrêtés à Lubumbashi, deuxième ville du pays, lors d’une manifestation populaire contre le pouvoir. Ils ont été transférés à Kinshasa lundi, afin que leur cas soit « tiré au clair », selon le gouvernement. Depuis janvier 2015, les rassemblements d’opposants sont majoritairement interdits ou réprimés par les forces de l’ordre.

« Piège grossier et dangereux »

« Le pouvoir cherche à me nuire et tous les moyens semblent bons. J’ai confiance dans la population et les observateurs internationaux qui ne tomberont pas dans ce piège grossier et dangereux », avait déjà déclaré Moïse Katumbi dans un communiqué vendredi dernier.

Passé dans l’opposition en septembre après avoir démissionné de ses fonctions de gouverneur et quitté le parti présidentiel, M. Katumbi, 51 ans, est l’une des grandes figures de la politique au Katanga. Populaire et charismatique, le richissime homme d’affaires est également le patron du prestigieux club de football Tout-Puissant Mazembe de Lubumbashi, triple vainqueur de la Ligue des champions d’Afrique.

Le climat politique est très tendu en raison de l’incertitude liée au très probable report de la présidentielle censée avoir lieu fin novembre prochain. L’opposition accuse Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter, de manœuvrer pour se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat en décembre.