Longtemps silencieux, le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, a formellement appelé jeudi les Britanniques à voter en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne, qui protège « travailleurs, consommateurs et l’environnement ». « Le Labour est majoritairement en faveur d’un maintien parce que nous estimons que le projet européen a apporté emplois, investissement et protection aux travailleurs, aux consommateurs et à l’environnement », a souligné M. Corbyn à Londres lors de son premier grand discours sur l’Europe à l’approche du référendum du 23 juin.

« Le Labour est convaincu qu’un vote pour le maintien est dans l’intérêt de la population de ce pays. […] La Grande-Bretagne sera plus forte si nous coopérons avec nos voisins », a-t-il ajouté, évoquant notamment le changement climatique, la menace terroriste, le vieillissement de la population, la crise des réfugiés ou encore la protection des emplois et des salaires « face à la pression mondialiste ».

Un appui déterminant

Le discours de Jeremy Corbyn, qui avait voté contre l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE lors du référendum de 1975, était très attendu par les partisans d’un maintien dans l’Union.
Alors que le premier ministre conservateur, David Cameron, multiplie les sorties pour alerter sur les dangers d’un « Brexit », le leader de l’opposition a mis du temps à s’engager et à défendre la ligne officielle pro-UE de son parti. Or même prononcé du bout des lèvres, son appui est déterminant pour M. Cameron si celui-ci veut gagner son pari, alors que les sondages annoncent un résultat serré.

Des voix se sont élevées du sein même du Parti travailliste pour que Jeremy Corbyn montre un peu plus d’enthousiasme européen, afin notamment de mobiliser l’électorat de gauche dont une large part pourrait s’abstenir le 23 juin.

Jeudi, Jeremy Corbyn a rappelé qu’il restait « très critique » par rapport au projet européen qui « manque de représentation démocratique » et qui a « besoin de changer », notamment sur le plan social. « Mais le changement ne peut arriver que si nous travaillons avec nos alliés au sein de l’UE », a-t-il souligné, estimant qu’il était « parfaitement possible d’être critique de l’UE tout en étant persuadé qu’il fallait en rester un membre ».