François Hollande en déplacement à Pointe-à-Pitre avec des volontaires du service civique. | POOL / REUTERS

« 4 657 jeunes » acceptés en service civique au sein de l’éducation nationale. Ardente défenseuse du quinquennat de François Hollande et ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé ce chiffre, lundi 25 avril, comme on annonce une victoire ou au moins… une promesse tenue. Mais à regarder le chemin parcouru par l’exécutif et celui qui reste à faire depuis l’engagement du président de la République, en février 2015, de mettre en place d’un service civique « universel », il existe un fossé qui ne s’est pas comblé.

En déplacement à Orléans (Loiret), la ministre s’est félicitée de la signature de plus de 4 600 contrats de service civique au sein de son ministère, pour un objectif de 5 000 d’ici à la fin de 2016. Un « défi brillamment relevé », a souligné la ministre au sujet de l’extension de ce programme né sous la mandature de Nicolas Sarkozy en 2010.

L’idée du service civique : faciliter l’engagement des jeunes. « Une envie profonde d’être utiles et de servir le bien commun », estimait en 2015 François Hollande, quelques semaines après l’épreuve des attentats de janvier en France. L’exécutif avançait alors sur deux tableaux : celui sursaut citoyen des Français suscité par les attaques terroristes, d’un côté, et afficher son engagement contre le chômage, de l’autre. En effet, les missions d’intérêt général auprès d’associations, de services publics ou de collectivités territoriales se veulent également « un passeport pour l’emploi ».

A en croire la parole présidentielle, à partir du 1er juin 2015, les portes du service civique devaient être grandes ouvertes à chaque jeune qui en faisait la demande. Mais en France, ou le taux de chômage des 15-24 ans avoisine les 25 %, cet engagement est une gageure. En 2014, ils étaient 140 000 jeunes à avoir candidaté pour travailler pour moins de 500 euros par mois et seulement 35 000 à avoir été acceptés.

La publicité présidentielle faite au service civique a fait croître massivement les demandes, tandis que l’offre de poste a peiné à se développer. Le ministère de l’éducation fait en effet exception en termes de réalisation de ses objectifs. Le ministère des sports, qui s’est engagé à créer 15 000 postes d’ici à dix-huit mois en compte 2 500. Le ministère de la culture, qui a promis 16 000 missions d’ici à la fin de l’année (dans huit mois), n’a réalisé que 15 % de son objectif. Quant aux ministères des affaires sociales et de l’écologie, qui se sont respectivement avancés pour 25 000 et 15 000 postes, les chiffres ne sont pas encore « consolidés », regrette l’Agence du service civique.

Le nombre d’offres de missions a certes doublé en 2015 pour atteindre près de 70 000. L’agence prévoit pour 2016 de doubler encore son effort pour être en mesure de proposer plus de 150 000 postes d’ici à la fin de l’année calendaire. Mais la demande a, en 2015, augmenté dans la même proportion. Plus d’une année après l’annonce d’un service civique « universel », par le président de la République, 75 % des candidats sont rejetés faute de mission. Comme en 2014.

Parmi les volontaires, 58 % des volontaires sont des jeunes femmes et la moyenne d’âge est de 21 ans. Peu de décrocheurs parmi eux : ils sont diplômés dans 82 % des cas, dont 39 % dans le supérieur. Quant à ceux qui sont sans diplôme, ils doivent, même pour un service civique, faire face à la concurrence des diplômés.