Téléfilm à 20 h 55 sur Arte

Extrait de "La Mort en héritage". | © FILMSTILLS.AT/PETRO DOMENIGG

« La Mort en héritage », un polar autrichien, nous plonge au cœur d’une communauté villageoise méfiante et taiseuse (vendredi 29 avril, à 20 h 55, sur Arte).

Dans ce village de Bohême en Haute-Autriche, l’ancien policier Sepp Ahorner passerait presque pour un hurluberlu. Depuis qu’il a été poussé à la retraite pour un soi-disant burn-out, il vit avec sa mère et disparaît tous les jours à l’aube dans la forêt enneigée. Une à une, il change les cartes mémoires des caméras thermiques qu’il a fixées sur les arbres pour filmer le passage d’un élan. Mais, ce jour-là, il s’aperçoit qu’il en manque une. Et pour cause, elle pointait dans la direction d’un étang gelé sur lequel gît un cadavre. La victime, Jakob Prantner, un Viennois, a été assommé avec une pierre de curling.

Les soupçons se portent rapidement sur le policier en retraite. Dépêchées de Linz, la capitale régionale, pour mener l’enquête, la commissaire Grete Öller et la jeune recrue Lisa Nemeth se heurtent rapidement au mutisme des villageois, machistes et méfiants à l’égard des citadins.

Sepp Ahorner ne tarde pas à reprendre du service. Sa connaissance du terrain et des mœurs locales lui donnent un temps d’avance sur les deux enquêtrices, qui peinent à accorder leurs violons. Il les met sur la piste d’un autre Viennois, Herbert Mayer. La veille du meurtre, Ahorner avait été témoin d’une bagarre entre ce mari jaloux et Prantner. Mais Grete Öller et Lisa Nemeth apprennent alors que la victime a été empoisonnée avec du ricin, une plante qui pousse dans le jardin de plusieurs villageois.

Une progression laborieuse

On retrouve les ingrédients de ce qui fait un bon polar rural : un huis clos en plein air, de sublimes paysages enneigés, des individus taiseux, une ambiance pesante, des crimes non résolus et une transmission familiale vouée à l’échec.

Tout ne convainc pas dans ce téléfilm dont la progression se montre par endroits laborieuse. Les sous-intrigues sont parfois menées à contretemps. On s’étonne qu’Ahorner, un ex-policier qui n’a rien perdu de ses intuitions, soit si long à la détente lorsqu’il s’agit de se souvenir de détails cruciaux. Les flash-back utilisés par le réalisateur pour nous révéler ceux-ci sont d’ailleurs un peu ridicules. Notamment celui réalisé de nuit avec un éclairage éblouissant, qui montre le coupable assommant la victime empoisonnée.

La Mort en héritage, de Nikolaus Leytner. Avec Josef Hader, Maria Hofstätter, Erni Mangold (Aut., 2015, 90 min). Vendredi 29 avril, à 20 h 55, sur Arte.