La Tour EIffel, à Paris. | AFP / ALAIN JOCARD

Une minirévolution pour les Parisiens. La maire de la capitale, Anne Hidalgo, a annoncé qu’elle proposera au prochain conseil de Paris, le 15 février, une réforme du statut de la Ville de Paris. La mesure qui frappe le plus les esprits est la fusion de quatre arrondissements situés au cœur de la capitale, qui pourrait être effective à partir de 2020. Le nombre d’arrondissements n’avait pas changé depuis 1860.

  • Une capitale divisée en vingt arrondissements

Paris est, avec Lyon et Marseille, la seule ville française à être organisée en arrondissements. Pour la capitale, cela date du XIXe siècle, lorsque la loi du 17 février 1800 officialisa la Ville en douze « arrondissements municipaux ».

Cette organisation restera inchangée jusqu’en 1860, date à laquelle Paris passe à vingt arrondissements, en englobant des villes de la petite banlieue. Le numérotage en spirale est alors institué, partant du centre de la ville et tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.

Avec le projet proposé par Anne Hidalgo, qui prévoit le rapprochement des 1er, 2e, 3e et 4e arrondissements, Paris passerait à dix-sept arrondissements à l’horizon 2020.

  • Une réforme pour rééquilibrer les arrondissements

L’ensemble de ces propositions découle des conclusions du groupe de travail mis en place en octobre par la mairie pour réfléchir à la refonte du statut de la capitale.

Anne Hidalgo justifie ce changement par le souci d’« une meilleure représentation démocratique » des Parisiens. L’édile met également en avant un écart de population « considérable » entre les vingt arrondissements parisiens. Cette disparité est un obstacle à une « égalité de traitement des usagers » devant le service public local, selon cette dernière.

En se rassemblant, les quatre premiers arrondissements compteront 103 000 habitants. Ce qui reste tout de même moitié moins que l’arrondissement le plus peuplé, le 15e arrondissement où vivaient, au 1er janvier 2015, plus de 230 000 habitants.

  • Des compétences de maire limitées

Chaque arrondissement dispose de sa mairie. Lors des élections municipales les électeurs parisiens, ainsi que lyonnais et marseillais, votent pour leur maire d’arrondissement. Ces derniers se réunissent ensuite au conseil de Paris pour élire le maire de la Ville.

Les édiles des vingt arrondissements ont un rôle principalement administratif :

  • ils s’occupent notamment de célébrer les mariages. Et ce sont dans les mairies d’arrondissement que se trouvent tous les bureaux administratifs : l’état civil, les papiers d’identité, le recensement ;
  • le maire participe à l’attribution de la moitié des logements sociaux situés dans son arrondissement ; il gère des équipements publics comme les écoles, les gymnases, les crèches ou les espaces de jeux ; il dispose d’un pouvoir consultatif sur les projets de la mairie centrale qui concernent son arrondissement ;
  • l’arrondissement est toutefois privé d’un budget propre, ne pouvant lever l’impôt : il reçoit une dotation de la part de la mairie centrale ;
  • la réforme souhaitée par Mme Hidalgo propose de donner plus de compétences aux maires d’arrondissement, en matière de propreté, de lutte contre les incivilités ou de politique de la ville.
  • Une capitale politique divisée en deux

Depuis 2001, la capitale est dirigée par un maire socialiste : Bertrand Delanoë entre 2001 et 2014 et Anne Hidalgo depuis avril 2014. Du côté des arrondissements, la capitale est divisée en deux de manière quasiment équilibrée. La gauche (Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts) dirigent onze arrondissements, dans l’est de la capitale, tandis que la droite en détient neuf, situés plutôt dans l’ouest.

Avec le nouveau redécoupage, la maire affirme que ces équilibres politiques seront maintenus. D’après la note explicative du projet souhaité par Anne Hidalgo, la fusion permettrait le maintien « de neuf maires de la majorité contre huit de l’opposition ». Actuellement, les 3e et 4e arrondissements sont gérés par des socialistes, le 2e est administré par un écologiste et le 1er par Les Républicains.