Des policiers aux abords de la salle de prière saccagée. | Jean-Pierre Belzit / AP

Le procureur de la République d’Ajaccio a annoncé samedi 30 avril qu’un incendie, probablement d’origine criminelle, avait ravagé vers 5 heures du matin une salle de prière musulmane située à l’entrée d’Ajaccio, dans le quartier de Mezzavia. Une enquête ouverte pour dégradation par incendie a été confiée à la police judiciaire et aux enquêteurs de la sécurité publique.

La salle de prière, située derrière le stade de football de l’équipe du Gazélec Ajaccio, est l’une des deux plus grandes de la ville. « Les dégâts sont très, très importants », a déploré auprès de l’AFP Abdallah Zekri, le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, qui « condamne avec force cet acte vil et odieux » et demande aux autorités de « faire toute la lumière sur cet évènement afin d’éviter l’escalade de la violence ». « Il y a des gens qui veulent à tout prix mettre en péril le vivre-ensemble », a-t-il regretté, tout en appelant au calme.

Un « acte inacceptable » selon Cazeneuve

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a fait part de sa « solidarité aux musulmans de Corse ». « Si l’origine criminelle est confirmée elle donnera lieu à la recherche active des auteurs, qui devront répondre de cet acte inacceptable devant la justice. Le ministre de l’intérieur rappelle la détermination du gouvernement à assurer la protection de tous les lieux de culte, et à assurer la liberté de culte partout sur le territoire », ajoute le communiqué du ministre.

Ce sinistre survient quelques mois après les débordements racistes et anti-musulmans qui avaient accompagné les manifestations ayant suivi l’agression de pompiers attirés dans un guet-apens dans le quartier populaire Les Jardins de l’empereur le soir de Noël à Ajaccio.
Une salle de prière musulmane, située à proximité des Jardins de l’empereur, avait notamment été saccagée et des exemplaires du Coran partiellement brûlés.