Manifestation de l'opposition à Caracas, le 21 avril. | JUAN BARRETO / AFP

Le Tribunal suprême de justice du Venezuela, réputé proche du président Nicolas Maduro, vient de limiter les pouvoirs du Parlement, contrôlé par l’opposition, en annulant plusieurs articles de son règlement interne, un nouvel exemple du choc des pouvoirs qui paralyse ce pays.

Les articles supprimés par la décision de la plus haute juridiction du pays, prise vendredi soir 22 avril, concernent la capacité des députés à se prononcer sur la levée d’immunité parlementaire de leurs collègues, et les pouvoirs du comité directeur du Parlement pour diriger les débats et décider de la durée des interventions ainsi que des ordres du jour.

Selon le constitutionnalisme Juan Manuel Raffalli, cette décision constitue une « intervention du pouvoir judiciaire sur le pouvoir législatif ». De cette manière, le Tribunal « intervient directement sur le fonctionnement » du Parlement.

Blocages institutionnels

Le Venezuela traverse une profonde crise politique après la victoire de l’opposition aux élections législatives de décembre, une première depuis 1999. Ces blocages institutionnels à répétition, entre un gouvernement mené par le socialiste Nicolas Maduro et un Parlement dominé par l’opposition, se doublent d’une profonde crise économique, dans ce pays pétrolier asphyxié par la chute des cours du brut, rendant la situation explosive.

L’opposition antichaviste, réunie sous le nom de Table de l’unité démocratique (MUD), cherche tous les moyens légaux pour hâter le départ du pouvoir de M. Maduro, élu en 2013 pour six ans.