Fin avril, Xulhaz Mannan et Mahbub Tonoy avaient été tués à coups de machette à Dacca par un commando de tueurs se revendiquant de la branche bangladaise d’Al-Qaïda. | REHMAN ASAD / AFP

Un islamiste présumé a été arrêté par la police du Bangladesh dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de deux militants du mouvement gay, lesbien et trans-genre (LGBT), a annoncé la police dimanche 15 mai. Le Bangladesh connaît ces derniers temps une vague d’assassinats de blogueurs, de défenseurs de la laïcité ou de membres de minorités religieuses.

Fin avril, Xulhaz Mannan, figure du mouvement LGBT du Bangladesh, et Mahbub Tonoy, un autre militant, avaient été tués à coups de machette à Dacca par un commando de tueurs se revendiquant de la branche bangladaise d’Al-Qaïda.

Selon la police, l’homme arrêté est membre d’une organisation islamiste – l’Ansarullah Bangla Team – qui a été accusée d’avoir joué un rôle dans cette série de meurtres.

Dizaines de meurtres

La série de crimes a suscité la colère et la condamnation de la communauté internationale, dont les Etats-Unis. Washington a condamné l’assassinat des deux militants LGBT qui travaillaient pour l’USAID, l’Agence américaine pour le développement international.

Des dizaines de meurtres de blogueurs, d’intellectuels, d’étrangers et de membres de minorités religieuses, dont des soufis, des chiites, des hindous, ou des chrétiens, ont été attribués ces dernières années aux islamistes extrémistes. Le corps d’un moine bouddhiste tué à la machette a été retrouvé samedi dans un temple de Bandarban, dans le sud-est de ce pays à majorité musulmane.

Les autorités du Bangladesh, un pays laïc, nient avec constance que des groupes islamistes inspirés de l’étranger soient actifs sur leur territoire. Mais les analystes estiment que la longue crise politique qu’il traverse a radicalisé l’opposition, et que les islamistes y sont un danger croissant.