Christian Kern après son investiture à la tête du gouvernement autrichien, mardi 17 mai. | HEINZ-PETER BADER / REUTERS

Le nouveau chancelier social-démocrate, Christian Kern, a été investi mardi 17 mai à la tête du gouvernement autrichien, à quatre jours d’un duel électoral serré pour la présidentielle, où le candidat d’extrême droite pourrait l’emporter. Le nouveau chancelier, âgé de 50 ans, a été choisi par le Parti social-démocrate d’Autriche (ou SPÖ – pour Sozialdemokratische Partei Österreichs), majoritaire au Parlement, et il en devient aussi le nouveau dirigeant.

A la tête de la compagnie nationale ferroviaire depuis 2010, Christian Kern a redressé les comptes d’une entreprise publique plombée et jouit d’une popularité presque unanime. Dans ses nouvelles fonctions, il aura pour mission de donner un nouveau souffle à la coalition formée avec les conservateurs de l’Österreichische Volkspartei (ÖVP – « Parti populaire autrichien »).

Depuis 2007, les deux partis ont reconduit leur alliance au fil de trois élections législatives avant de subir un revers inédit, le 24 avril, au premier tour de l’élection présidentielle. Leurs deux candidats ont été éliminés de la phase finale du scrutin qui se déroule dimanche. Déstabilisé par cette déroute, le chancelier SPÖ Werner Faymann, au pouvoir depuis 2008, a démissionné de tous ses mandats deux semaines après l’élection, estimant n’avoir plus la confiance nécessaire au sein de son parti.

Norbert Hofer, le candidat de l’extrême droite FPÖ (pour Freiheitliche Partei Österreichs – « Parti de la liberté d’Autriche »), est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle avec 35 % des voix. Il affrontera au second tour l’ancien patron des Verts, Alexander Van der Bellen (21,3 %). Le duel s’annonce extrêmement serré. Une victoire de M. Hofer pourrait rebattre les cartes de la politique autrichienne et marquer un nouveau jalon dans une Europe bousculée par la montée des populismes.