Le sénateur Aecio Neves, le 11 mai 2016. | EVARISTO SA / AFP

La Cour suprême du Brésil a annoncé jeudi 12 mai avoir autorisé l’ouverture d’une enquête pour corruption à l’encontre du sénateur Aecio Neves. Ce dernier est également président du Parti social démocrate brésilien (PSDB, centre droit), la principale formation de l’opposition brésilienne, à l’origine de la procédure de destitution de Dilma Rousseff.

La haute juridiction brésilienne a ainsi « accepté » la demande du procureur général, Rodrigo Janot, formulée au début de mai, d’ouvrir une enquête à l’encontre du sénateur portant sur des soupçons de pots-de-vin et sur la possession d’un compte bancaire secret familial au Liechtenstein.

La décision de la haute juridiction a été rendue publique alors que M. Neves participait à la session plénière du Sénat qui devait écarter Mme Rousseff de la présidence pour la soumettre à un procès en destitution.

Bénéficiaire « sans aucun doute » d’un réseau de dessous-de-table

Outre M. Neves, le procureur a demandé au début du mois de mai l’ouverture d’enquêtes concernant 31 personnes dans le cadre du scandale de corruption Petrobras. Il se base sur les accusations de Delcidio do Amaral, ancien chef du groupe sénatorial du Parti des travailleurs (PT, gauche) qui a accepté de collaborer avec la justice en échange de futures remises de peine.

M. Amaral a ainsi affirmé aux enquêteurs que M. Neves avait bénéficié « sans aucun doute » d’un réseau de dessous-de-table mis en place au sein de la compagnie publique d’électricité Furnas Centrais Eletricas, impliquant les mêmes entreprises de BTP déjà mises en cause dans le dossier Petrobras.

M. Amaral, qui a été déchu mardi de son mandat de sénateur, accuse également M. Neves d’avoir tenté de cacher des données bancaires qui impliqueraient sa gestion de gouverneur de l’Etat de Minas Gerais entre 2003 et 2010 dans un système d’achats de vote au Parlement, connu comme le scandale « des mensualités » ( do mensalao, en portugais).