Jorge Lorenzo, le champion du monde en titre, sur sa Movistar Yamaha numéro 99, lors des essais au Mans, le 6 mai. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

On en est à peine à la cinquième course du championnat du monde de moto de vitesse que l’on parle déjà de la prochaine saison, à la conférence de presse organisée en amont du Grand Prix de France, qui se court au Mans de vendredi 6 à dimanche 8 mai. En cause, la venue annoncée pour 2017 de l’Allemand Jonas Folger, 22 ans, et sa première saison en Grand Prix (1 000 cm3) au guidon d’une Yamaha de l’écurie française Tech3.

« Si j’ai un conseil à donner à Folger, c’est qu’il prenne son temps d’apprendre comment fonctionnent les pneus et progresse pas à pas. Car la première année en MotoGP est souvent parsemée de crashs importants pour les nouveaux pilotes », a très vite recadré Jorge Lorenzo, champion en titre. L’Espagnol, âgé de 29 ans, est actuellement deuxième sur sa Movistar Yamaha, après sa victoire lors du Grand Prix d’ouverture au Qatar.

Dès jeudi après-midi, sous un soleil complice, une foule compacte arpentait l’allée des stands pour admirer les bolides et tenter d’approcher quelques pilotes. Marc Marquez, le plus jeune champion du monde MotoGP de l’histoire, s’est montré très disponible, enchaînant photographies, signatures d’autographes et entretiens. Après une saison 2015 marquée par six chutes, le pilote Honda de 23 ans assure, dans L’Equipe du 6 mai, « avoir retenu les leçons du passé » et le prouve, en abordant cette 30e édition du Grand Prix de France en leader.

Marc Marquez, sur sa Repsol Honda numéro 93, lors de la première séance d’essais libres, au Mans, le 6 mai. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Pour y parvenir, celui que l’on surnomme « Monsieur 110 % » assume de ne rouler qu’à 100 % et dit avoir compris qu’une deuxième place à 1 ou 10 secondes est tout de même une deuxième place, ce qui lui évite de se battre jusqu’à l’accident pour le podium.

Le pilote espagnol n’a toutefois pas encore atteint le seuil de sagesse lui permettant de se réconcilier avec son rival Valentino Rossi (Movistar Yamaha). L’accrochage entre les deux hommes lors de l’avant-dernier Grand Prix de 2015 est pour beaucoup dans l’échec de l’Italien à décrocher un dixième titre mondial. N’y pensons plus. Auteur d’une course époustouflante à Jerez le 24 avril – en tête du premier tour à l’arrivée –, ce dernier aborde Le Mans en troisième position, en attendant ardemment Mugello, le 22 mai, devant son public.

Le défi de Loris Baz

Plus loin dans le classement (19e), Loris Baz est pourtant très sollicité par les fans. Pour une raison simple, il est le seul pilote français de MotoGP. Dimanche, du haut de son mètres quatre-vingt-douze, il se lance un défi : finir dans le top 10, une performance crédible avec sa nouvelle machine Avintia Racing, adaptée à son gabarit atypique en moto de vitesse.

La plus petite des catégories est portée par le plus jeune des compétiteurs, Fabio Quartararo, 17 ans, prodige dont on a peut-être attendu trop et trop vite lors de sa première saison. Passé depuis chez Leopard Racing, il vit encore un début de championnat difficile (trois treizièmes places et un abandon). Le 6 mai, c’est Jorge Navarro (Honda) qui a signé le meilleur chrono des essais libres 1, avec un temps canon de 1 min 43 s 959. Fabio a réalisé, lui, le onzième temps, à 1 s 052 de l’Espagnol. Il reste néanmoins, avec Johann Zarco, le futur tricolore de la moto de vitesse.

Johann Zarco, champion du monde en 2015 en Moto2, encensé par Claude Michy, promoteur du Grand Prix : « Il a sublimé cette saison avec à la clé le record du nombre de points de la catégorie (352). » Le français remet son titre en jeu avec l’espoir, en cas de victoire, de devenir le premier pilote à conserver son titre en Moto2.

Trois jours, 100 000 spectateurs

Depuis jeudi soir, les abords du circuit Bugatti sont investis par les campeurs, billet « trois jours enceinte générale » à 78 euros en poche (gratuit pour les moins de 16 ans), incluant les tribunes, le parking, les baladeurs gratuits, les rencontres avec les pilotes, l’accès à la fan-zone AMV, le show mécanique du samedi, les concerts de Burning Rate (Tribute to Metal) vendredi et Celkilt samedi… Un sens du spectacle et une organisation rodée, signature de toutes les manifestations de sports mécaniques organisées au Mans.

Comme on ne change pas une équipe qui gagne, la Dorna, organisateur du championnat du monde MotoGP, l’Automobile Club de l’Ouest présidé par Pierre Fillon et PHA/Claude Michy ont annoncé, le 7 mai, qu’ils prolongeront leur collaboration jusqu’en 2021. Le premier événement national de sport motocycliste reste au Mans.

Le long du circuit Bugatti, le seuil de 100 000 spectateurs devrait aisément être franchi dimanche à 11 heures, lors du départ de la première des trois courses. Pour tous les autres, fans qui ne peuvent se rendre sur place, France 3 rallie pour la première fois le partenaire historique Eurosport – qui retransmet les trois journées – et diffuse en direct, à partir de 14 heures le Grand Prix GP, ainsi qu’un résumé des Moto2 et Moto3.

PRATIQUE

L’A11 est gratuite pour tous les motards (détenteurs du permis A5) se rendant au Grand Prix de France, de jeudi 5 mai à 10 heures à lundi 9 mai même heure. Par ailleurs, un accueil leur est réservé sur l’aire du péage de Saint-Arnoult (Yvelines).