Théâtre, opéra, danse ou céramique..., tous les goûts sont dans La Liste de nos envies.

THÉÂTRE : « L’animalerie humaine » de Rodrigo Garcia, à Montpellier

Une scène de « Mort et réincarnation en cow-boy ». | C. Berthelot

Un faux taureau, de vrais poussins et un joli chat roux dans une cage en plexiglas : comme toujours dans les spectacles de Rodrigo Garcia, il y a des animaux sur le plateau de Mort et réincarnation en cow-boy, que l’auteur-metteur en scène présente en son théâtre, hTh (humain trop humain), le centre dramatique national de Montpellier. Un spectacle sidérant et salvateur, où les animaux tiennent compagnie à deux hommes qui se livrent à des occupations inavouables, souvent dénudés, avant de s’habiller de costumes chics, et de livrer leurs réflexions sur le couple, la cocaïne ou l’amitié. En maître de la dérision, Rodrigo Garcia fait souvent rire jaune, mais ses provocations n’ont d’égal que sa tendresse, humaine trop humaine, bien sûr. Brigitte Salino

hTh (Humain trop humain), Domaine de Grammont, Montpellier (Hérault). Tél. : 04-67-99-25-00. A 20 heures vendredi et samedi. De 5€ à 20€.

MUSIQUE : « La Voix est libre », au Cirque Electrique, à Paris

NazzazzaN Quartet
Durée : 06:29

Ce week-end, le festival « La Voix est libre » prend ses quartiers buissonniers au Cirque électrique, dont le chapiteau défie constamment la notion de frontières artistiques. Pendant trois jours, des dizaines de musiciens, chanteurs, plasticiens et acrobates entremêleront ainsi leur science et leur indiscipline. Premier voyage le vendredi 13 mai, avec La Ronde des amours ivres, où kora, viole de gambe, accordéon, harpe, mais aussi la voix de Nosfell et le piano de Babx joueront aux cadavres exquis avec le dessinateur Edmond Baudoin et la funambule Sanja Kosonen. Samedi, La Société du libre échange vous convie à un voyage en Egypte, pour une rencontre entre jazz, folk-rock et psychédélisme soufi, avant que le Nazzazzan 4tet jongle avec la compagnie de l’Immédiat et des invités telles Elise Caron et Joëlle Léandre. Promesses de transe, enfin, le dimanche avec les chamanes mongols et les machines à sons du Cercle des mirages incarnés, puis l’invitation lancée par The Magnetic Ensemble à Thomas Pourquery. Stéphane Davet

La Voix est libre, au Cirque électrique, Place du Maquis du Vercors, Paris 20e. Tél. : 09-54-54-47-24. Vendredi 13 et samedi 14 mai à 20h30, dimanche 15, à 17 heures. De 16,80 euros à 21,80 euros.

OPÉRA : « Iolanta » de Tchaïkovski et « Perséphone » de Stravinski, à l’Opéra de Lyon

On se souvient avec un enchantement intact du diptyque formé par Iolanta de Tchaïkovski et Perséphone de Stravinski présenté en 2015 au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence et repris cette saison à l’Opéra de Lyon. Une réussite parfaite qui tient pour beaucoup à la mise en scène épurée, poétique et sensitive de l’Américain Peter Sellars. Entre le conte provençal initiatique et le mythe antique, une architecture en forme de chiasme relie le destin de deux femmes. Celui d’une jeune fille aveugle rendue à la lumière par la vertu de l’amour et de la foi ; et le passage du jour à la nuit de la fille de Déméter, que sa profonde humanité entraîne au royaume des ombres. Puissante, fine et sensuelle, la direction musicale de Teodor Currentzis avait suscité l’enthousiasme, de même que les chanteurs des rôles principaux – la lumineuse Iolanta d’Ekaterina Scherbachenko, le vibrant Roi René de Dmitry Ulianov, Paul Groves en narrateur de luxe, la sélénite Dominique Blanc en récitante interstellaire. Marie-Aude Roux

Opéra de Lyon, place de la Comédie, Lyon 1er. Le 15 mai à 16 heures et jusqu’au 26 mai. Tél : 04-69-85-54-54. De 14 € à 94 €.

DANSE : le mariage de l’Inde et du flamenco

« Yatra ».

« Yatra » veut dire « voyage » en sanscrit. Un voyage entre deux traditions, vers des terres vierges. Deux expressions artistiques, flamenco et musique du Nord de l’Inde, sont réunies par les chorégraphes Andrés Marin et Kader Attou. Mais, au lieu de mêler simplement deux traditions, Yatra propose un voyage vers une Inde au présent, pas un pays romantique, et un songe dansé vers un flamenco actualisé. Du coup, le hip hop de Kader Attou viendra s’immiscer tout naturellement dans cet échange à plusieurs voix, qui fait de la tradition revisitée un moteur pour la modernité.

Les Gémeaux, 49, avenue Georges Clemenceau, 92330 Sceaux. Tél.: 01-46-61-36-67. Vendredi 13 mai à 20h45.

ARTS : la sensualité de la céramique à Sèvres et à Paris

« Cobra royal » (2010), de Shary Boyle. Porcelaine émaillée et dorée. | COLLECTION ANTOINE DE GALBERT/PARIS

Les visiteurs de « Céramix » ne doivent surtout pas s’attendre à y découvrir une sinistre réunion de services à thé en fine porcelaine. Quand les artistes s’en emparent, la céramique s’avère indomptable et indomptée, violente et incarnée. Que ce soit à la Maison rouge, à Paris, ou à la Cité de la céramique, à Sèvres, une exposition en deux volets dévoile tout ce que l’on n’aurait pu soupçonner au sujet de ce médium, l’un des premiers que l’homme ait inventés. A travers plus de 250 pièces, partant de Rodin pour aller jusqu’au très contemporain Thomas Schütte, l’exposition révèle surtout combien la terre est une matière fébrile et originelle, archaïque comme nos sens, violemment sexuée. Emmanuelle Lequeux

Céramix, de Rodin à Schütte, La Maison rouge, 10, boulevard de la Bastille, Paris 11e. Tél.  : 01-40-01-08-81. Tous les jours de 11h à 19h, sauf le mardi. De 7 à 10 euros. Jusqu’au 5 juin.

La Cité de la céramique, 2, place de la Manufacture, 92310 Sèvres. Tél.  : 01-46-29-22-00. Tous les jours de 10 heures à 17 heures, sauf le mardi. De 4,50 à 6 euros. Jusqu’au 12 juin.